PN de Conkouati-Douli : Voyage au cœur d’un paradis sauvage CONGO +
Nous quittons Pointe-Noire en direction du nord-ouest, empruntant la Route Nationale 5, cette artère qui longe l’océan Atlantique et file droit vers les confins sauvages du parc de Conkouati-Douli. La route s’étire d’abord en un ruban de bitume bien entretenu, traversant une succession de villages côtiers et de paysages de mangrove. Peu après Diosso et Loango, nous franchissons le majestueux pont du Bas-Kouilou. Suspendu au-dessus de la rivière Kouilou, il offre une vue spectaculaire sur l’estuaire, où les eaux s’élargissent et se confondent avec celles de l’océan, dans une atmosphère brumeuse et salée.
Jusqu’au village de Madingo-Kayes, le voyage reste confortable. Mais au-delà, le décor change radicalement. La route goudronnée disparaît, laissant place à une piste, sablonneuse, creusée de nids-de-poule et parfois entrecoupée de profondes crevasses. Cette piste, ouverte autrefois pour les besoins de l’exploitation forestière, s’enfonce dans les profondeurs de la végétation équatoriale. Elle serpente entre les troncs géants, les marécages discrets et les palmiers effilés, révélant par endroits de minuscules campements ou des clairières abandonnées. En saison des pluies, certains tronçons deviennent impraticables, nécessitant des détours à travers la brousse.
Il faut compter entre quatre et six heures de route depuis Pointe-Noire pour atteindre les premières entrées du parc, à Louléma ou Yanika. Là, un poste de contrôle nous accueille. Les droits d’entrée sont fixés à 10 000 FCFA par personne pour le premier jour, puis 5 000 FCFA les jours suivants. Les formalités remplies, il ne reste plus qu’un obstacle à franchir : la rivière Noumbi.
Le bac, unique moyen de traverser cette large étendue d’eau, nous attend. Il fonctionne uniquement jusqu’à 17 ou 18 heures, et le passage coûte 10 000 FCFA aller-retour par véhicule. Ce dernier tronçon est une étape clé du voyage : sur la barge flottante, bercés par le courant brun et les chants des oiseaux, on a déjà le sentiment d’entrer dans un autre monde. De l’autre côté, encore une heure de piste nous sépare du camp H.E.L.P. Congo.
Puis nous empruntons un piste très sableuse, traversant la forêt pour atteindre le campement Help Congo
Le Parc de conkouati, un monde à part entre océan et forêt
À l’extrême sud-ouest du Congo, là où les vagues de l’Atlantique rencontrent les premières forêts équatoriales, s’étend un territoire encore largement préservé : le Parc national de Conkouati-Douli. Avec près de 8 000 km² de superficie, ce sanctuaire de biodiversité est l’un des plus vastes et riches du pays. Classé réserve de biosphère par l’UNESCO, il déploie un éventail rare de paysages : plages de sable blanc, mangroves profondes, forêts primaires impénétrables, savanes ouvertes, zones humides et lagunes côtières.
Au cœur du parc, la rivière Noumbi serpente doucement entre les lacs et les marécages, se jetant dans l’océan comme pour relier les mondes. C’est tout un patchwork écologique qui se donne ici à voir – un équilibre fragile entre terre, eau douce et salée, forêt et océan. Ce tissage naturel abrite une faune d’exception : près de 7 000 chimpanzés, 900 gorilles et presque autant d’éléphants de forêt s’y partagent un territoire aussi vaste qu’exigeant. Les chanceux pourront aussi y croiser sitatungas, buffles, léopards, lamantins et, au large, environ 300 dauphins à bosse de l’Atlantique, espèce endémique et discrète que l’on surnomme parfois « tursiops d’Afrique ».
Les plages du parc, parmi les plus intactes de la côte ouest-africaine, ne sont pas seulement spectaculaires : elles sont aussi le théâtre silencieux de la ponte annuelle des tortues marines, notamment la majestueuse tortue luth (Dermochelys coriacea), aujourd’hui en danger critique d’extinction. Ces sites sont considérés comme parmi les plus importants au monde pour leur reproduction. Côté ciel, les zones humides classées Ramsar accueillent des dizaines d’espèces d’oiseaux migrateurs qui trouvent ici un refuge idéal sur la route de l’Afrique australe ou de l’Europe.
En quittant le campement HELP Congo, alors que notre pirogue glisse paisiblement sur les eaux miroitantes de la lagune, nous avons eu la chance d’apercevoir deux vautours palmistes africains, planant au-dessus de la canopée, ailes largement déployées dans les courants thermiques. Peu après, un vol compact d’une cinquantaine de cormorans blancs s’est élevé soudainement dans le ciel, dans une chorégraphie parfaitement synchronisée, éclaboussant le ciel de leurs silhouettes fuselées. Ces instants suspendus, entre ciel et eau, incarnent la vitalité ornithologique du parc.
La richesse ne se limite pas à la faune. Côté flore, nous avons pu observer, émergeant gracieusement à la surface de l’eau, plusieurs Crinum natans Baker, plantes aquatiques rares aux longues feuilles rubanées et aux fleurs étoilées d’un blanc pur. Parfumées et fragiles, elles semblent flotter entre deux mondes, portées par les lentes pulsations du courant. Leur présence dans les lagunes, ruisseaux et bras morts de la rivière atteste de la pureté écologique de ces milieux humides, véritables refuges botaniques.
Mais Conkouati-Douli, c’est aussi une histoire humaine, celle d’une lutte constante pour la conservation. Depuis plus de 30 ans, l’association HELP Congo y mène un travail pionnier. Elle a permis la réintroduction dans leur milieu naturel de plus de la moitié des 110 chimpanzés orphelins rescapés du braconnage, devenant un exemple régional de réhabilitation réussie. Le sanctuaire, aujourd’hui appuyé par Beauval Nature, offre aussi un lieu de sensibilisation et d’écotourisme, avec des hébergements en pleine forêt et des activités immersives : balades en pirogue, observation animalière, randonnées guidées ou simples moments de silence face à l’immensité verte.
Ce parc, cogéré par le ministère congolais des Forêts, l’ONG française NOÉ, et soutenu par des partenaires internationaux (WCS, African Parks, USAID, Union Européenne…), incarne un modèle de gestion intégrée de la biodiversité. Ici, la préservation ne se fait pas au détriment des communautés locales, mais avec elles : les villages alentours sont associés aux décisions, à la surveillance et à l’accueil des visiteurs.
Visiter Conkouati-Douli, c’est donc bien plus qu’une expédition : c’est une plongée dans l’un des derniers grands écosystèmes côtiers encore intacts de la planète. On quitte les plages fréquentées de Pointe-Noire pour s’enfoncer, heure après heure, dans une nature profonde, où tout respire le vivant, le fragile et le précieux. Un voyage rare, qui marque durablement.
H.E.L.P Congo
Lorsque nous atteignons enfin le campement de l’association H.E.L.P. Congo, au cœur du parc de Conkouati-Douli, une impression de bout du monde s’impose à nous. Le calme profond, l’écrin végétal et la lagune scintillante donnent au lieu une aura singulière.
Ce camp, en apparence modeste, est le point névralgique d’une aventure humaine et écologique entamée il y a plus de trente ans.
L’histoire de H.E.L.P. Congo débute en 1989, lorsqu’Aliette Jamart, une Française installée à Pointe-Noire, prend conscience du sort tragique de nombreux chimpanzés capturés illégalement et détenus dans des conditions inacceptables.
Touchée, elle décide d’agir.
Très vite, des orphelins issus du braconnage affluent, et l’idée de leur réhabilitation dans la nature émerge comme une évidence. Le 15 février 1990, l’association H.E.L.P. Congo (Habitat, Écologie et Liberté des Primates) est officiellement fondée.
CONSULTER NOTRE ARTICLE COMPLET SUR L’ASSOCIATION
A la rencontre des chimpanzés orphelins du Conkouati
Notre première activité en arrivant au campement Help Congo, une ONG qui œuvre depuis plus de trente ans pour la protection des chimpanzés orphelins, est le nourrissage des chimpanzés. Cette expérience unique permet d’approcher de près ces primates attachants et de mieux comprendre le travail quotidien mené pour leur bien-être et leur réhabilitation.
Help Congo propose aux visiteurs d’assister à ces nourrissages, qui ont lieu deux fois par jour et sont réalisés par des bénévoles. Après une période de quarantaine d’une semaine, durant laquelle le bénévole reste à bord du canot pour se faire progressivement accepter par les chimpanzés, il peut ensuite descendre dans l’eau, équipé de plateaux-repas composés de fruits, légumes et d’une boisson à base de céréales.
Ces compléments alimentaires sont essentiels car les îles où vivent les primates ne suffisent pas à couvrir leurs besoins nutritionnels.
La rivière Ngongo : Croisière Tropicale vers le Triangle
Le lendemain matin, dès le lever du jour, nous quittons le camp d’HELP Congo en pirogue pour remonter la rivière Ngongo jusqu’au camp du Triangle. Ce parcours matinal, baigné d’une lumière douce, révèle toute la magie des paysages du Conkouati-Douli. La rivière sinueuse s’élargit parfois en de petites lagunes tranquilles avant de s’enfoncer dans une forêt marécageuse dense. Sur les rives, l’opulence de la végétation est impressionnante : figuiers sauvages, palmiers à huile, raphias, pandanus ou encore arbres à fruits, essentiels pour de nombreuses espèces animales. Ces arbres nourriciers jouent un rôle fondamental dans l’équilibre écologique local, attirant les chimpanzés, les cercopithèques, les potamochères, mais aussi les éléphants, qui participent eux-mêmes à la dissémination des graines par leurs excréments, contribuant ainsi au reboisement naturel de la forêt.
Les traces laissées dans la boue par ces grands pachydermes témoignent de leur passage nocturne pour s’abreuver. Nous naviguons silencieusement, attentifs aux bruits de la forêt. Le chant des bulbuls et des touracos accompagne notre progression. Dans le ciel, nous avons la chance d’observer le majestueux pygargue vocifère en vol, dont le cri puissant résonne entre les arbres.
Mais c’est le long du fleuve Ngongo que nous avons pu observer au plus près le majestueux pygargue vocifère (Haliaeetus vocifer), l’un des rapaces les plus emblématiques du continent africain. Perché sur une haute branche surplombant la rivière, il scrutait les eaux calmes avec une concentration saisissante. Son plumage contrasté – poitrine blanche éclatante, ailes brun-roux, tête et queue blanches – le rendait parfaitement reconnaissable, même à distance. Sa silhouette imposante et son regard perçant inspiraient à la fois respect et émerveillement.
Perchée sur une souche immergée, dans un silence troublé seulement par le clapotis de l’eau, une grande aigrette semblait incarner l’élégance même. Son plumage d’un blanc pur captait la lumière tamisée du matin, contrastant avec les feuillages sombres qui bordaient la rivière Ngongo. D’un port altier, le cou replié en S et le bec affûté pointé vers l’eau, elle scrutait patiemment la surface à la recherche de petits poissons ou d’amphibiens. À notre approche, elle déploya lentement ses longues ailes, et dans un envol silencieux, presque solennel, elle s’éloigna au-dessus de la canopée, laissant dans son sillage une impression de beauté tranquille, comme un clin d’œil de la nature encore intacte du Conkouati.
Sur les rives tranquilles de la Ngongo, dans l’écrin sauvage du parc , notre regard fut soudain attiré par un éclat furtif de couleur dans la végétation dense. Là, immobile sur une branche à quelques mètres du sol, un petit varan du Nil nous observait. Bien plus petit que ses congénères adultes pouvant atteindre deux mètres, celui-ci mesurait à peine cinquante centimètres. Sa peau écailleuse arborait une superbe livrée aux motifs jaunes et noirs, un camouflage presque parfait dans l’ombre tachetée de la forêt riveraine.
Un peu plus loin, nous découvrons un couple de martins-pêcheurs géants (Megaceryle maxima), reconnaissables à leur grande taille, leur plumage moucheté noir et blanc, et leur longue crête effilée. Posés sur des troncs flottants et parfois au bord de l’eau, ils guettent patiemment le moindre mouvement à la surface. Leur posture altière et leur regard perçant témoignent de leur vigilance.
La rivière Ngongo abrite bien d’autres espèces que nous n’apercevrons pas cette fois-ci, comme le sitatunga, antilope semi-aquatique discrète, le cercopithèque de l’Hoest, ou encore les lamantins, parfois présents dans les méandres tranquilles du fleuve. Les crocodiles nains et faux-gavials d’Afrique se cachent également dans les zones plus reculées, tout comme les céphalophes et civettes.
Le rôle de l’association HELP Congo, en collaboration étroite avec l’association française Beauval Nature, est ici fondamental. Outre le réintroduction progressive de chimpanzés orphelins dans la forêt, HELP Congo agit activement pour la protection de la biodiversité : suivi scientifique, reboisement, lutte contre la déforestation, et surtout sensibilisation des populations locales. Les fruits forestiers ne nourrissent pas uniquement les singes : ils permettent aux animaux de rester dans leur habitat sans dépendre de l’homme. Ce sont les piliers d’un équilibre écologique qui bénéficie à tous.
Mais cette mission se heurte à des limites. Faute de moyens, les pouvoirs publics privilégient la lutte contre le braconnage, parfois au détriment d’un accompagnement durable des populations locales. Ces dernières ont besoin d’alternatives concrètes : moyens de se chauffer sans abattre les arbres, élevage ou agriculture pour ne plus dépendre de la chasse à la faune sauvage. HELP Congo tente de faire évoluer les mentalités, mais le chemin est encore long. La préservation de la nature ne peut se faire sans une prise en compte sincère des besoins des hommes qui y vivent.
Excursion vers la lagune de Conkouati : entre beauté sauvage, crabes fantômes et réalité écologique
Quitter le campement d’HELP Congo en bateau pour rejoindre la lagune de Conkouati, c’est entamer un voyage sensoriel et symbolique à travers l’un des écosystèmes les plus riches et fragiles du littoral congolais.
Dès les premiers instants, la magie opère. Le bateau glisse silencieusement à travers un couloir végétal dominé par les palétuviers rouges (Rhizophora mangle), impressionnants par leur hauteur et surtout par leurs racines aériennes en échasses. Ces arbres sont de véritables piliers écologiques : ils stabilisent les sols, ralentissent l’érosion, servent de nurserie aux poissons et filtrent les eaux chargées en sédiments. Ils forment la première ligne de défense naturelle contre les tempêtes et l’intrusion saline. Leur majesté silencieuse, presque sculpturale, donne une impression d’immuabilité… que les déchets échoués viennent brutalement contredire.
FAUNE ET FLORE
J 1112 MARTIN CHASSEUR DU SENEGAL MISSION CATHOLIQUE DE LOANGO POINTE-NOIRE CONGO
J1115 VOL DE PELICANS BLANCS Conkouati-Douli CONGO
J1115 VAUTOUR PALMISTE Conkouati-Douli CONGO
J1115 CRINUM NATANS BAKER Conkouati-Douli CONGO
J1115 Chimpanzé d’Afrique centrale Pan troglodytes troglodytes Conkouati CONGO ILE DE PEPERE
J1115 Chimpanzé d’Afrique centrale Pan troglodytes troglodytes Conkouati CONGO ILE DE EWO
J1115 Chimpanzé d’Afrique centrale Pan troglodytes troglodytes Conkouati CONGO ILE DE YOMBE
J1116 GRANDE AIGRETTE Ardea alba PARC NATIONAL DE CONKOUATI-DOULI RIVIERE NGONGO – CONGO
J1116 Varan du Nil Varanus niloticus PARC NATIONAL DE CONKOUATI-DOULI RIVIERE NGONGO – CONGO
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La Cuisine
Toutes les informations, par région sur la gastronomie congolaise en suivant ce lien : La Cuisine congolaise
Voici quelques options recommandées pour savourer un bon repas à Pointe-Noire (Congo), tirées notamment des avis sur TripAdvisor :
JAIPUR LOUNGE RESTAURANT
Après notre exploration du Grand Marché, nous prenons le chemin de la plage pour un moment de détente bien mérité. C’est là, face à l’océan Atlantique, que nous découvrons le Jaipur Lounge Restaurant, une adresse réputée à Pointe-Noire pour ses saveurs d’Asie du Sud et son cadre apaisant. Installés à l’étage du bâtiment, en terrasse, nous profitons d’une vue dégagée sur la plage, du bruit régulier des vagues et d’une brise légère qui adoucit la chaleur de la mi-journée.
La carte est immense, presque déconcertante, mais riche de promesses : spécialités indiennes, thaïlandaises, birmanes et même quelques clins d’œil à la cuisine chinoise ou occidentale. En guise d’entrée, nous partageons des naans moelleux, garnis de fromage ou subtilement relevés à l’ail, encore tièdes, accompagnés de sauces chutney acidulées.
Nous poursuivons avec les Prawn Dum Masala, un plat généreux où de grosses gambas sont nappées d’une sauce épaisse et épicée, aux arômes profonds de tomate, d’oignon confit, de gingembre et de coriandre. Les saveurs sont puissantes mais équilibrées, idéales pour ouvrir l’appétit sous les tropiques.

Le American Chopsuey au poulet surprend par son audace : nouilles croustillantes, émincés de poulet frit, sauce aigre-douce légèrement relevée et légumes sautés al dente. Un mélange de textures et de parfums qui évoque les restaurants fusion des grandes villes d’Asie.
Enfin, le Chicken Malwani, spécialité originaire de la côte indienne du Maharashtra, nous séduit par sa douceur et son onctuosité. Le poulet est cuit dans une sauce au lait de coco, piment vert, cumin et feuilles de curry, accompagné d’un riz basmati parfumé ou de nouilles sautées au wok, au choix. Un plat solaire, riche et parfumé, parfait pour un déjeuner sans hâte.
Le service est discret et chaleureux, les portions généreuses, et le cadre… presque irréel, entre ciel, mer et parfums d’épices. Un déjeuner dépaysant, où la cuisine devient un voyage dans le voyage.
Chez Denise Le Piano Bar
À l’adresse 39 Rue Mbena, cet établissement offre une ambiance conviviale et des plats appréciés par ses clients (note de 4,3/5 sur TripAdvisor) pour une expérience culinaire décontractée .
Après notre balade à la Pointe Indienne, entre sable doré, cocotiers penchés et résidences inaccessibles, nous reprenons la route vers la ville pour un tout autre genre d’escapade : une parenthèse gastronomique « Chez Denise », à Pointe-Noire. L’adresse nous avait été chaudement recommandée à plusieurs reprises, presque à voix basse, comme un secret qu’on ne partage qu’aux initiés. Et dès notre arrivée, nous comprenons pourquoi.
Installée depuis plus de quarante ans au Congo, Denise, une octogénaire au regard vif et à la parole directe, nous accueille comme si nous étions de vieux amis. Elle nous salue par la bise, détail rare dans la restauration locale, et nous invite à sa table avec une élégance désuète et touchante.

Tout ici est à son image : raffiné, soigné, exigeant. La décoration est un savant mélange d’art africain et d’objets chinés, soigneusement disposés, sans jamais tomber dans le clinquant. L’ambiance est feutrée, le service fluide, discret mais attentif.
Dans l’assiette, c’est un feu d’artifice. Les enfants ouvrent le bal avec des ravioles maison, farcies de crabe et de crevettes, nappées d’une sauce au beurre blanc citronnée qui évoque les meilleurs souvenirs de table en bord de mer. Nadège opte pour une cassolette de poissons et de gambas, servie dans une généreuse portion, savoureuse et parfumée,. Quant à moi, je choisis un bar en filet délicatement rehaussé d’un coulis de fruits de la passion : l’alliance du sucré-acidulé avec la chair ferme du poisson est tout simplement divine.
Et le tout pour 64 000 FCFA à quatre, boissons comprises — un tarif certes au-dessus de la moyenne, mais parfaitement en accord avec la qualité exceptionnelle de l’expérience. Chez Denise n’est pas qu’un restaurant : c’est un rendez-vous avec une certaine idée de la France, un art de vivre transposé avec amour et exigence sur la côte congolaise. Une adresse à noter précieusement, et à mériter.
- Restaurant « Ristorante Italia » Pour les amateurs de cuisine italienne, ce restaurant sur l’Avenue Linguissi Tchicaya séduit avec une note de 4,3/5, garantissant une carte savoureuse mêlant tradition et modernité .
- Le Kactus Bien que moins élevé en note (3,7/5), Le Kactus propose une cuisine variée souvent choisie pour sa créativité et sa convivialité, et se trouve sur le Boulevard du Général Charles de Gaulle .
Chasse aux langoustes fraîches à Pointe-Noire : une aventure gourmande au bord de l’Atlantique
Profitant de notre proximité avec l’océan, nous partons en quête de langoustes fraîches dans les quartiers animés de Pointe-Noire. Il ne nous faut pas aller bien loin. Aux carrefours de la ville, les vendeurs de rue arborent avec fierté des poignées de dix langoustes vivantes, solidement attachées par des liens de raphia. Elles bougent encore, preuve de leur fraîcheur irréprochable. L’ambiance est joyeuse, les échanges francs : ici, la mer arrive jusque sur le bitume.
Le prix reste très intéressant pour un produit aussi prisé : comptez environ 20 000 FCFA pour 2 kg de langoustes vivantes. Un tarif plus que raisonnable au regard de la qualité et de la quantité. Nous faisons notre choix avec excitation, puis filons aussitôt vers notre villa pour les préparer.
Le rituel commence par un bon rinçage. Nous brossons minutieusement les carapaces pour ôter tout résidu de sable ou d’algue. Puis, dans une grande marmite d’eau salée parfumée de feuilles de laurier, de poivre noir et d’un trait de citron, nous les plongeons encore vivantes. Quelques minutes suffisent à faire ressortir leur couleur corail éclatante. Ensuite, à l’aide d’un grand couteau, nous les coupons en deux dans le sens de la longueur.
Place à la gourmandise : les moitiés de langoustes sont déposées sur le gril, côté chair vers le haut, et nappées d’un beurre fondu généreusement parfumé à l’ail et au persil frais. Le grésillement qui s’élève est à lui seul une promesse. Quelques minutes de cuisson suffisent : la chair reste juteuse, ferme mais fondante, et se détache en flocons nacrés sous la fourchette.
Installés sur la terrasse, un verre de vin blanc bien frais à la main, nous dégustons ce festin en famille, face aux palmiers qui dansent dans la lumière de fin d’après-midi. Une fois encore, Pointe-Noire nous offre le goût pur et simple de l’océan, sans chichi, avec la générosité de ceux qui vivent au bord du monde.
Tagliatelles au goût de lagune
La veille, nous avions savouré de superbes langoustes grillées, nappées d’un beurre d’ail parfumé aux fines herbes locales. Un festin marin simple mais raffiné, où la chair tendre et iodée de la langouste se mariait parfaitement à la puissance de l’ail doré et aux notes fraîches du basilic africain. Il en restait quelques morceaux… et surtout les têtes, pinces et carapaces que nous avions soigneusement mises de côté.
Le lendemain, dans une démarche de cuisine responsable et pleine de bon sens, nous avons transformé ces restes en un plat d’une grande richesse. Un bouillon express, préparé avec les éléments de la veille, quelques épices et un trait de citron, a servi de base pour cuire directement de belles tagliatelles fraîches. Cette cuisson dans l’eau aromatisée a permis aux pâtes d’absorber toute la puissance des saveurs marines.
Une fois nappées d’une sauce cocktail maison onctueuse et légèrement relevée, les tagliatelles ont accueilli avec bonheur les morceaux de chair récupérés dans les pinces et les recoins de la carapace.
Un plat improvisé, mais digne d’une table gourmande : savoureux, économique, et profondément ancré dans une approche généreuse du produit. Comme un hommage à la mer, à l’art de la récupération, et à l’ingéniosité du quotidien en Afrique centrale.
LA BRASSERIE DE LA MER – POINTE NOIRE
Après la traversée chaotique de la ville, nous gagnons enfin la côte. Le ciel est voilé, la lumière douce, et le vent souffle en larges bouffées salées. Nous posons nos sacs à la Brasserie de la Mer, une belle adresse installée directement sur le rivage. L’ambiance est élégante sans être guindée, avec plusieurs espaces ouverts : grandes terrasses ombragées, vue dégagée sur la plage et le ressac.
Le menu est écrit à la craie, à l’ardoise, avec des produits frais et des suggestions du jour. Les formules sont attractives — 11 000 FCFA pour une entrée, un plat, un dessert et une boisson, ou 9 000 FCFA pour deux plats avec boisson. Une offre honnête, généreuse et bien pensée.
Bastien choisit une pizza aux fruits de mer — une vraie, bien grande, 33 cm de diamètre, pâte fine et croustillante, garnie de crevettes, calamars et moules fraîches. Quant à nous, Margot, Nadège et moi, nous optons pour une entrée d’avocat-crevettes, parfaitement assaisonnée, suivie d’un somptueux risotto à la langouste, crémeux, parfumé, et généreusement servi.
En dessert, Bastien opte pour une gaufre nappée de compote de prunes, encore tiède, tandis que Margot succombe à la tentation d’une assiette de fromages particulièrement bien garnie, avec un bel éventail de textures et de saveurs. Le repas se conclut sur une note à la fois gourmande et satisfaisante.
Les plats sont copieux, très bien réalisés, très bons, et servis rapidement. Le service est attentionné, professionnel, et souriant. On se sent bien, détendus, les yeux tournés vers l’océan, le temps comme suspendu.
La Brasserie de la Mer n’est pas qu’un simple restaurant : c’est une halte raffinée, une récompense après les kilomètres avalés, une adresse à recommander à tous ceux qui arrivent à Pointe-Noire le cœur plein de route… et l’estomac creux.
Chaque option offre une palette de saveurs et d’ambiances différentes, allant d’une cuisine européenne sophistiquée à des expériences plus authentiques et décontractées.
Supermarchés, hypermarchés
Voici quelques enseignes de supermarchés et hypermarchés que tu peux trouver à Pointe-Noire (République du Congo) :
- Casino Situé notamment sur le Boulevard du Général Charles de Gaulle, Casino propose une gamme variée de produits alimentaires, incluant fruits, légumes et produits du quotidien.
- PARK ‘N’ Shop Congo Avec plusieurs implantations en ville (par exemple sur l’Avenue Charles de Gaulle et d’autres adresses mentionnées en ligne), PARK ‘N’ Shop est souvent apprécié pour sa diversité de produits et son service de qualité.
- Grand Marché Installé le long de la Route Lumumba, ce magasin offre une sélection étendue d’articles alimentaires et de biens de consommation.
- Art Shop Localisé sur l’avenue Moé Telli, cet établissement offre également une variété d’options pour tes achats de produits alimentaires.
- Supermache La Pointe Autre point de vente à Pointe-Noire, noté positivement par ses clients pour sa diversité et sa qualité.
- Marché Faubourg & Panier de la Ménagère Ces adresses, situées dans des quartiers résidentiels ou proches de lieux emblématiques (comme la Résidence du Président de la République), permettent de retrouver un style plus traditionnel d’achat tout en offrant une gamme étendue de produits.
Pour obtenir des informations actualisées (adresses exactes, horaires d’ouverture, avis clients, etc.), il est conseillé de consulter des annuaires locaux ou des plateformes spécialisées comme Cybo ou Le Pratique du Congo.
LES LOGEMENTS
Villa Luminescence : entre éclats de confort et réalités du terrain à Pointe-Noire
Lors de notre séjour à Pointe-Noire, nous avons choisi de poser nos valises à la Villa Luminescence, trouvée sur Airbnb. Sur le papier, tout semblait réuni pour un séjour agréable : une belle piscine parfaitement entretenue chaque jour, un propriétaire attentionné et disponible, Sagesse – la personne en charge sur place – toujours réactive et soucieuse de notre confort, une décoration moderne et élégante, ainsi qu’un bon niveau d’équipement avec four, plaques, micro-ondes, eau chaude et climatisation dans les chambres.
Affichée à 51 € la nuit, l’offre semblait honnête pour ce standing. Mais au fil des jours, quelques failles sont venues entacher l’expérience. La belle télévision IPTV reste muette, victime d’un serveur saturé. Le wifi, bien que présent, peine à suivre : le routeur manque de puissance, et les coupures de courant fréquentes mettent à rude épreuve l’ensemble des équipements. Malgré la présence d’un surtenseur, la tension reste trop faible pour que le micro-ondes fonctionne. Quant aux climatiseurs, ils peinent eux aussi à suivre, et le matelas principal s’est révélé bien fatigué.
Ajoutons à cela un accès délicat : pour rejoindre la villa, il faut s’engager sur des pistes de sable, sinueuses et cahoteuses, formant un petit labyrinthe dans lequel même les taxis ne s’aventurent qu’avec réticence. À moins d’être véhiculé en 4×4, les trajets quotidiens peuvent devenir une source de stress ou d’isolement.
Il ne s’agit nullement ici de remettre en cause la bonne volonté du propriétaire, qui fait manifestement de son mieux dans un contexte urbain parfois contraignant. Mais au vu des aléas rencontrés au quotidien, on peut tout de même se demander si le tarif reste pleinement justifié. Un petit ajustement, ou une meilleure anticipation de ces limites dans l’annonce, permettrait sans doute de rétablir l’équilibre entre promesse et expérience.
Les bungalows de HELP Congo : luxe discret au cœur de la nature sauvage
Nous voci arrivés au campement et admirons la vue à 360 °C qui s’offre à nous pour quelques nuits
Nous ne nous attendions à rien de précis, mais la surprise fut totale. À notre arrivée au cœur du parc national de Conkouati-Douli, c’est une grande villa en bois sur pilotis, posée au sommet d’une colline verdoyante, qui nous attendait. Devant nous, le lac Tchimba, immobile comme un miroir, reflète les ciels changeants du matin au soir. Autour, une nature intacte, un paysage de forêt et de savane, de criques et de collines, à perte de vue.
La villa est un véritable havre de paix, conçue avec intelligence et respect de l’environnement. En contrebas, les eaux calmes du lac bruissent à peine. Sur la terrasse panoramique, un salon d’extérieur nous tend les bras. Chaises longues, fauteuils, grande table à manger : tout est là pour profiter du temps qui passe, dans une sérénité presque irréelle. La cuisine en plein air est parfaitement équipée : gazinière, vaisselle, frigo, ustensiles… tout y est pour cuisiner en toute autonomie, tout en observant un martinet ou un calaos planer dans le ciel.
À l’intérieur, le confort n’a pas été oublié. Une grande chambre double avec moustiquaire accueille les parents. À côté, un coin salon avec table familiale et frigo complète l’espace. À l’étage, deux chambres mansardées abritent des lits simples confortables, parfaits pour les enfants ou les adolescents. Les sanitaires, situés dans une petite construction à quelques pas, sont d’une propreté exemplaire et disposent d’eau chaude ainsi que d’une bonne pression, ce qui n’est pas si courant dans des sites aussi reculés. L’électricité solaire assure l’éclairage, les recharges et la conservation des aliments, même en pleine nuit.
Le soir, alors que la lumière décline doucement sur les collines, le silence s’installe progressivement, interrompu seulement par le chant hypnotique des grenouilles, le bruissement d’ailes ou le craquement d’une branche. Ici, pas de réseau, pas de télévision. Juste la nature, immense et paisible, et le sentiment profond d’être coupé du monde, dans un lieu encore préservé.
Nous avons réservé deux nuits et trois activités auprès de l’association HELP Congo, qui œuvre depuis des années à la préservation du parc et à la réhabilitation des chimpanzés. Le tout pour 600 000 FCFA, soit environ 915 euros, pour nous quatre (deux adultes et deux adolescents). Une somme qui, au premier abord, peut sembler élevée, mais qui s’explique pleinement par la qualité du logement, l’inclusivité des activités (sorties en pirogue, randonnée, observation de la faune, découverte du travail de conservation), la logistique complexe dans une zone isolée, et le soutien direct à une structure engagée dans la protection de la biodiversité locale.
Dormir dans une telle villa, en harmonie avec l’environnement, loin de tout confort artificiel mais au plus près de l’essentiel, est une expérience rare. Le Conkouati-Douli, c’est un peu l’Afrique dans sa forme la plus brute et la plus poétique. Et ces bungalows, une façon douce d’y séjourner, en laissant une empreinte légère mais mémorable.
LES LIENS VERS LES PHOTOS
J 1110 DE DOLISIE A POINTE NOIRE KOUILOU CONGO
J 1110 BRASSERIE DE LA MER POINTE NOIRE CONGO
J 1111 LA GARE FERROVIAIRE DE POINTE NOIRE CONGO
J 1111 GRAND MARCHE DE POINTE NOIRE CONGO
J 1111 Les chenilles du Congo : mets de tradition et trésor de la forêt
J 1111 JAIPUR LOUNGE RESTAURANT POINTE-NOIRE CONGO
J 1111 VILLAGE ARTISANAL AV CH DE GAULLE POINTE NOIRE CONGO
J 1112 LES GORGES DE DIOSSO – LUANGO Un paysage sculpté par l’érosion POINTE NOIRE CONGO
J 1112 Le palais royal-musée Mâ Loango de Diosso POINTE-NOIRE CONGO
J 1112 Sur les traces oubliées de la Route des Esclaves à Loango POINTE-NOIRE CONGO
J 1112 MISSION CATHOLIQUE DE LOANGO POINTE-NOIRE CONGO
J 1113 Exploration de la Pointe-Indienne : entre nature intacte et mémoire du temps
J 1113 RESTAURANT CHEZ DENISE POINTE-NOIRE CONGO
J 1113 Tagliatelles au goût de lagune POINTE-NOIRE CONGO
Dans le bleu des taxis de Pointe-Noire : immersion au cœur d’un ballet urbain
J1115 Sur la route du parc de Conkouati-Douli CONGO
J1115 CAMPEMENT HELP-CONGO Conkouati-Douli CONGO
J1115 LE PARC NATIONAL DU Conkouati-Douli CONGO
J1115 A la rencontre des chimpanzés orphelins du Conkouati ILE DE PEPERE CONGO
J1115 A la rencontre des chimpanzés orphelins du Conkouati ILE D’EWO CONGO
J1115 A la rencontre des chimpanzés orphelins du Conkouati ILE DE YOMBE CONGO
LES LIENS
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18 PENSE SUR “PN de Conkouati-Douli : Voyage au cœur d’un paradis sauvage CONGO +”