Autruche d’Afrique australe Struthio camelus australis +

L’autruche d’Afrique (Struthio camelus) est un oiseau coureur de la famille des Struthionidae, réputé comme étant le plus grand parmi tous les oiseaux actuellement existants.

Morphologie et dimensions :
Avec une hauteur pouvant atteindre 2,50 mètres et un poids maximal de 150 kg (en moyenne 130 kg), le mâle d’autruche se distingue par sa taille imposante. Sa longueur varie de 210 à 275 cm, tandis que celle de la femelle se situe entre 175 et 190 cm. Le corps massif est soutenu par des pattes longues et robustes, adaptées à la course, et un long cou se termine par une petite tête proportionnelle. La peau nue recouvre la majeure partie de la tête, les deux tiers du cou et les pattes, avec une coloration variant selon les sous-espèces. Les yeux, relativement grands, sont protégés par de longs cils. Particularité unique : seuls deux doigts par patte, le doigt intérieur étant plus développé et porteur de l’ongle principal, tandis que le doigt extérieur est réduit et dépourvu de griffe.

Dimorphisme sexuel et plumage :
Le mâle adulte arbore un plumage noir intense, ponctué de plumes blanches aux extrémités des ailes et de la queue, ainsi qu’un peu de blanc à la jonction entre la partie nue et les plumes du cou. La femelle, en revanche, présente un plumage gris-brun, avec le dessous plus clair, allant du beige au blanc. Cette distinction facilite l’identification dans la savane et joue un rôle lors des parades nuptiales.

Capacités et locomotion :
Bien que incapable de voler, l’autruche compense largement cette limitation par une vitesse de course exceptionnelle, atteignant jusqu’à 70 km/h. Cette performance repose sur l’appui sur le doigt intérieur, plus développé, permettant d’allier rapidité et endurance sur de longues distances.

Régime alimentaire et alimentation :
Principalement herbivore, l’autruche se nourrit de jeunes pousses, graines, fruits et feuilles, mais peut également ingérer de petits animaux comme des insectes, des vers ou des petits reptiles. Dans certaines régions d’Afrique australe, elle complète son alimentation en ingérant de petits cailloux pour faciliter la digestion dans son gésier.

Comportement social et reproduction :
Les autruches vivent généralement en groupes de cinq à six individus, majoritairement composés de femelles. Elles peuvent aussi former des bandes plus importantes, jusqu’à cinquante individus, notamment dans les savanes d’Afrique australe. Leur grande taille leur permet de repérer les prédateurs de loin, jouant un rôle de sentinelle pour les troupeaux de zèbres, oryx et springboks.

Le comportement social varie selon la taille du groupe : monogame en petits groupes, polygame dans de grands troupeaux. Durant la saison de reproduction, les mâles effectuent des parades nuptiales spectaculaires, exhibant leur plumage et effectuant des danses pour attirer les femelles. L’incubation des œufs, souvent déposés dans un seul nid par plusieurs femelles, est assurée principalement par le mâle, parfois assisté par la femelle dominante. Les autruchons bénéficient d’une protection attentive pendant plusieurs mois, parfois jusqu’à un an.

Répartition et menaces en Afrique australe :
L’autruche d’Afrique est largement présente en Afrique australe, notamment en Namibie, Botswana, Afrique du Sud, Zimbabwe et Angola, où elle fréquente les savanes ouvertes, les plaines herbeuses et les semi-déserts. Bien que commune dans certaines zones protégées, elle fait face à des menaces telles que la chasse excessive pour la viande et les plumes, ainsi que la perte d’habitat liée à l’agriculture et à l’urbanisation. Certaines populations sont classées comme espèce en danger, et l’autruche est inscrite à l’Annexe I du CITES pour sa protection.

Particularités régionales :
En Afrique australe, l’autruche se distingue par sa grande robustesse et son adaptation aux climats arides. Les mâles de la sous-espèce locale (Struthio camelus australis) sont particulièrement noirs et brillants, tandis que les femelles affichent des tons gris chauds adaptés au camouflage. Ces oiseaux contribuent également à l’écosystème en dispersant les graines et en influençant la dynamique des petits animaux du sol.

🐣 Tableau des sous-espèces d’autruches (Struthio camelus)

• Les autruches observées au Sénégal, au Ghana et au Togo sont probablement issues de programmes d’introduction ou de captivité, souvent avec des individus de la sous-espèce australis.
• L’observation au Tarangire NP correspond bien à la sous-espèce massaicus, typique des savanes de Tanzanie.
• Celle du Parc de Souss-Massa est une rencontre précieuse avec la très menacée camelus, dans un programme de conservation.