voyageavecnous.com

TRAVEL YOURSELF

Suivez-nous partout où nous allons !

autourdumonde2023@gmail.com

La Gastronomie Mauritanienne – MAURITANIE +

2
20240120-NOUADHIBOU-RESTAURANT-CASANOVA-MAURITANIE-51-thioff-1-612x408-1

Nous ne puovons pas parler véritablement de Gastronomie Mauritanienne…. La Mauritanie dévoile une palette gastronomique assez peu riche et diverse, malgré les influences de son voisinage avec le Sénégal, le Mali, l’Algérie et le Maroc. Dans cette terre de diversité ethnique où cohabitent les Maures, les Peulhs, les Haratins, les Bambaras, les Wolofs et les Soninkés, la cuisine mauritanienne se présente comme une cuisine axée sur deux produits phares: le chameau et le poisson selon où vous vous trouvez, fusionnant néanmoins avec élégance les héritages culinaires de l’Ouest africain et du Maghreb.

Malgré les défis climatiques, l’élevage demeure l’art majeur des Mauritaniens, offrant une symphonie gustative mettant à l’honneur le bétail, la viande et le lait. Les plats à base de viande de mouton, de cabri et de chameau, délectable trésor des nomades traversant le Sahara, sont des incontournables ancrés dans la tradition culinaire.

La dibiterie, d’inspiration malienne et désormais répandue dans toute l’Afrique de l’Ouest, propose une expérience sensorielle inoubliable avec son mouton grillé, une option délicieuse et accessible. Toutefois, l’estomac des gastronomes européens pourrait être mis à rude épreuve !

Le dromadaire, compagnon essentiel des nomades, offre des festins somptueux avec sa viande succulente et son lait exquis, connu sous le nom de « zrig ». Les plats de viande maure se dévoilent avec sobriété, souvent accompagnés de peu d’éléments additionnels, suivant une tradition culinaire qui leur est propre.

L’introduction récente du poisson dans la cuisine mauritanienne, sous l’influence de la cuisine sénégalaise, signe une évolution délicieuse. Malgré la tradition nomade limitant la consommation de poisson, les campagnes gouvernementales et l’empreinte de la cuisine sénégalaise ont conduit à une augmentation de la dégustation de poissons, dont les prix compétitifs sur les marchés de Nouakchott rivalisent avec ceux de la viande.

Les mets mauritaniens mettent en lumière des produits locaux tels que le mil, le blé, l’orge, les haricots, la pastèque et les dattes. Ces dernières, récoltées lors de la fête de la Guetna, sont savourées en abondance, puis subtilement transformées en pâte ou servies sèches en entrée, trempées dans de la crème ou du beurre.

La diversité culturelle de la Mauritanie se manifeste également dans sa gastronomie, un véritable festin pour les gourmets. Les influences des Bédouins arabes, des Maures avec la cuisine andalouse, et des Arabes avec l’introduction d’épices, ont sculpté cette palette de saveurs mauritaniennes. Les femmes soudâniates, gardiennes de l’innovation culinaire, ont créé de nombreuses délices et variantes de recettes traditionnelles grâce à leur créativité débordante. La cuisine mauritanienne, à la croisée de multiples influences, s’érige ainsi comme une expérience gastronomique d’exception, captivante pour les palais les plus fins.

 

La gastronomie Mauritanienne dans le Nord du pays

Nous rencontrons les Imraguens sur les côtes arides du nord-ouest de la Mauritanie. Ce peuple de pêcheurs survit grâce à l’aide des dauphins qui repoussent les poissons dans leurs nasses. Les Imraguens sont les seuls à avoir l’autorisation de pêcher dans le Parc National du Banc d’Arguin. L’une de leur préparation – la poutargue -, à base d’oeufs de mulets fumés, est un met rare, très recherché par les gourmets européens.

Près de la côte, et de Nouakchott, le poisson jusqu’à il y a peu abhorré par les populations nomades commence à avoir du succès sous l’influence de la cuisine sénégalaise, et se retrouve sous forme de tiéboudienne (riz au poisson) ou de tiebousauce (riz en sauce de poisson).

Le Thiof est un poisson (Epinephelus aeneus ou mérou bronzé).

Déguster le thiof est une expérience culinaire appréciée dans plusieurs régions d’Afrique de l’Ouest, notamment au Sénégal, mais aussi en Mauritanie où ce poisson est très prisé. Le thiof, également appelé mérou, est un poisson à la chair savoureuse et à la texture ferme. il peut être préparé de diverses manières :

  1. Choix du Poisson : Sélectionnez un thiof frais, de préférence auprès d’un marché local ou d’un poissonnier réputé. La fraîcheur du poisson est essentielle pour garantir une saveur optimale.
  2. Préparation : Le thiof peut être cuisiné de diverses manières, notamment grillé, cuit au four, en papillote ou en sauce. Choisissez la méthode de cuisson qui correspond à vos préférences.
  3. Assaisonnement : Marinez le thiof avec des épices, des herbes et des assaisonnements selon votre goût. Des ingrédients tels que le citron, l’ail, le persil, le thym et le piment peuvent ajouter des saveurs intéressantes.
  4. Cuisson : Cuisez le thiof selon la méthode choisie. Le griller peut lui donner une texture croustillante à l’extérieur tout en maintenant sa tendreté à l’intérieur.
  5. Accompagnements : Servez le thiof avec des accompagnements traditionnels tels que le riz, le mil, le manioc, ou des légumes grillés. Une sauce à base de tomates, d’oignons et de poivrons peut également rehausser la saveur du poisson.
  6. Présentation : Disposez le thiof avec soin sur l’assiette, ajoutez des quartiers de citron pour un zeste d’acidité, et garnissez de fines herbes fraîches pour une touche visuelle et aromatique.
  7. Dégustation : Utilisez des couverts ou, si la tradition le permet, dégustez le thiof avec vos mains. Savourez chaque bouchée, appréciant la combinaison de saveurs et la qualité de la chair du poisson.

Que vous choisissiez de le déguster dans un cadre décontracté en plein air ou dans un restaurant raffiné, le thiof offre une expérience gustative délicieuse, reflétant la richesse des traditions culinaires de la région.

Fabrication de la poutargue

C’est la Société industrielle de la Grande pêche (SIGP) qui encourage les Imraguens à partir des années 1930 à produire de la poutargue pour l’exporter. La SIGP modifie les techniques de conservation traditionnelles en introduisant le sel alors que les ovaires de mulet étaient jusqu’ici séchés dans le sable

La poutargue, également appelée boutargue en provençal, botarga en espagnol, ou bottarga en italien, est une délicatesse culinaire présente dans plusieurs pays méditerranéens tels que la France, l’Égypte, l’Italie, la Turquie, la Grèce, le Portugal, la Tunisie, la Corse et la Sardaigne. Au Japon, elle est connue sous le nom de karasumi.

Ce mets exquis est constitué d’une poche d’œufs (rogue) provenant de la femelle du mulet, du thon rouge ou du thon jaune. Ces œufs sont pressés, salés et séchés avec soin, généralement récoltés lorsque les femelles sont pleines.

À l’instar du caviar, la poutargue a acquis une renommée en tant que mets recherché et onéreux. En raison de la demande croissante, les poches d’œufs sont souvent importées depuis des régions telles que la Mauritanie, le Sénégal et le Brésil. Malheureusement, la surpêche des mulets a transformé la poutargue en un produit de luxe rare et prisé.

L’étymologie du nom remonte au copte outarakhon, passant par le grec ancien (αυγοτάραχο) pour devenir en arabe boutharkha ou bitarikha, signifiant « œufs de poisson salés et séchés ». Cette racine arabe est également à l’origine du terme provençal « boutargo » ou « botarga » selon les normes classique et mistralienne. L’influence provençale s’étend à l’italien « bottarga » et à l’espagnol « botarga ».

L’histoire de la poutargue remonte à plus de 3 000 ans, avec des Égyptiens maîtrisant l’art de la salaison et de la momification. Des tombes et mastabas égyptiens témoignent du processus de fabrication, montrant des mulets distincts, des scènes de préparation et le produit final. Les Phéniciens et leurs colonies sardes ont également contribué à la production de boutargue, diffusant cette spécialité en Méditerranée via les Arabes et les juifs.

Aujourd’hui, la majorité de la matière première utilisée pour la fabrication de la boutargue de mulet provient d’Afrique, d’Israël, des Philippines ou d’Australie. La production locale en Méditerranée occidentale reste limitée, satisfaire la demande croissante demeure un défi.

Le processus de préparation implique le retrait minutieux à la main de la double poche d’œufs mûrs, suivie d’un rinçage et d’une période de salage d’environ une semaine. Enfin, la poche est pressée entre deux planches de bois et séchée avec précaution, créant ainsi cette délicatesse prisée qu’est la poutargue.

La gastronomie Mauritanienne dans l‘Adrar (nord-est)

La Région de l’Adrar s’enorgueillit de ces fameuses galettes en sauce que l’on appelle « leksour ».

On trouve aussi  la galette Al-keçra  , une galette de farine de blé ou d’orge cuite au four ou dans le sable préalablement chauffé à la braise. De plus en plus on la cuit en casserole.

La région est renommée pour ses spécialités culinaires à base de dromadaire, offrant une palette de délices tels que les brochettes de foie, le couscous de dromadaire, ou encore en ragoût.

Préparée en soupe ou en tajine, la viande de chameau ravit les papilles des Mauritaniens, en particulier les Arabo-berbères du nord du pays qui en sont friands. Cette préférence découle en partie de la tradition, le dromadaire étant l’animal domestique le plus courant dans les zones désertiques du pays. Cependant, elle s’explique également par des considérations de santé et d’esthétique, en raison de son taux de cholestérol relativement bas par rapport à la viande de bœuf ou de mouton, déconseillée aux personnes souffrant de problèmes cardiaques ou d’hypertension.

 

Selon un cardiologue de Nouakchott, il est généralement admis que les parties inférieures du chameau, telles que les cuisses, contiennent moins de cholestérol par rapport à d’autres animaux consommés localement. Cependant, il souligne l’absence de chiffres précis dans ce domaine, car les études sont généralement menées dans des pays occidentaux où le dromadaire est moins consommé.

De plus, la faible teneur en graisse de certaines parties du chameau fait de sa consommation un gage de maintien d’une silhouette svelte chez ses adeptes. Cette idée est particulièrement populaire parmi les Mauritaniennes modernes qui, tout en se délectant de viande, aspirent à conserver une silhouette athlétique.

Ainsi, les amateurs se délectent particulièrement du foie et de la bosse de chameau, transformés rapidement en casse-croûte, tandis que la chair des vertèbres sert à préparer un tajine exceptionnel. L’estomac et les intestins, quant à eux, sont appréciés dans un succulent couscous.

Les morceaux sont souvent assez gras, et bien que les plats ne soient pas particulièrement copieux en viande, ils offrent une expérience gastronomique riche en saveurs. Nous avons eu l’occasion de savourer le couscous de dromadaire chez Jamal, à l’oasis de Terjit.

Au petit déjeuner vous trouverez dans les meilleures auberges, comme Chez Sylvette à Chinguetti un repas opulent , mettant en avant des délices locaux tels que la confiture de lait de chamelle, la crème de dattes, la confiture d’hibiscus, du miel et des yaourts maison préparés avec des ferments importés de France.

La gastronomie Mauritanienne dans la Guebla (sud-ouest)

Dans la Guebla, au sud-ouest de la Mauritanie, la cuisine se fait douce, intime, enracinée dans les gestes du quotidien et les rythmes de la terre. Ici, les céréales sont reines. Le mil, l’orge, parfois le blé, accompagnent les saisons, les fêtes et les veillées. Les plats, souvent simples en apparence, portent en eux toute une mémoire collective, celle des foyers nomades devenus sédentaires, des familles réunies sous la tente, du feu qui crépite lentement dans la lumière dorée du soir.

Le cœur de cette cuisine, c’est al-‘aich, une bouillie épaisse, presque pâteuse, qui tient chaud au ventre et à l’âme. Faite à partir de farine de mil, d’orge ou de blé, elle se déguste au petit matin ou à la tombée du jour, dans un silence partagé, parfois accompagnée de lait ou de beurre fondu. Ce plat modeste incarne à lui seul la chaleur de la Guebla : peu d’ingrédients, mais beaucoup de soin, beaucoup de patience.

Parmi les variantes plus audacieuses, on trouve abragat, où la farine de mil se marie au cherkach, la pastèque locale, dont la chair sucrée donne à la bouillie une note fruitée, presque inattendue. C’est une douceur rustique, un souvenir d’enfance, un plat de fin d’été que l’on mange à la cuillère, lentement, en savourant chaque bouchée.

Il y a aussi cherchem, un plat rare dans sa simplicité : du mil, entier, non pilé, simplement cuit. Chaque grain garde sa forme, sa texture, presque son indépendance. Ce plat rustique est une manière de revenir à l’essentiel, de ressentir la céréale telle qu’elle est, dans sa vérité brute.

Et puis il y a mbellakh, plus nourrissant, plus profond. Ce sont les restes de farine, ceux qui tombent après le tamisage — qu’on appelle igjân — récupérés avec soin, puis cuits dans un bouillon de viande. Le résultat est dense, presque onctueux, empreint du goût du bouillon, de l’os, de la graisse, de tout ce qui a mijoté. C’est un plat d’économie, né du refus de gaspiller, mais qui raconte aussi l’art de tirer le meilleur de ce que l’on a.

Dans la Guebla, la gastronomie n’est pas spectaculaire. Elle est discrète, enracinée, profondément liée au territoire. Chaque plat est le prolongement d’une saison, d’un geste, d’un mode de vie. Et sous cette apparente simplicité se cache un art véritable : celui de nourrir, de relier, de transmettre.

Plats nationaux de la gastronomie Mauritanienne 

Lorsque la chaleur retombe sur la brousse mauritanienne, que le vent balaie doucement les dunes et que la poussière se fait plus légère, une autre forme de chaleur prend place — celle du foyer. Là, sous une tente tendue entre deux palmiers ou dans l’ombre protectrice d’un mur en banco, la cuisine s’anime. Elle ne se donne pas en spectacle : elle murmure. C’est un art discret, transmis par les gestes, les parfums, et la patience.

Dans cette tradition culinaire où le désert impose ses règles, le plat devient un lien : entre les générations, entre les hôtes, entre l’homme et la terre. Et au cœur de ce lien se trouve le couscous mauritanien, appelé kuskus ou n’hommou. Il n’est pas seulement nourrissant : il est mémoire. Préparé à partir de farine de mil, d’orge ou de blé, il incarne une forme d’intelligence culinaire, adaptée aux ressources disponibles et aux exigences d’un mode de vie nomade.

On le cuit longuement, à la vapeur, jusqu’à ce qu’il atteigne cette légèreté si particulière, presque aérienne. Puis viennent les légumes — ceux d’hiver, denses et terriens, comme le navet, le chou ou le céleri, ou ceux d’été, plus tendres et colorés. La viande, souvent de l’agneau, mijote longuement avec une touche de graisse de canard, riche et parfumée, tandis que le cumin imprègne lentement le tout de ses notes chaudes et minérales. Ce plat n’est jamais seulement un repas : c’est un équilibre, entre textures, saveurs, vertus nutritives — un mariage subtil entre la douceur végétale et la force animale, entre le soin du corps et la chaleur du partage.

Mais la cuisine maure ne s’arrête pas au couscous. À l’écart du tumulte, dans les grandes occasions ou autour d’un feu improvisé dans le sable, le méchoui s’invite. Il ne se déguste pas, il se transmet. La viande, enfouie dans la chaleur d’une fosse, cuit lentement dans son propre jus, jusqu’à devenir fondante. Lorsqu’on la déterre, encore fumante, le maître du foyer découpe avec soin les morceaux à la main, les distribuant un à un dans le plat commun, selon une tradition où chaque bouchée est un geste d’hospitalité.

Parfois, la viande est séchée, suspendue dans l’air brûlant, comme pour s’armer contre le temps. C’est le tichtar, souvent confectionné aujourd’hui à partir de chameau ou de bœuf, où le goût puissant est renforcé par la présence, rare et prisée, de la graisse de la bosse. Plus qu’un aliment : une réserve, un trésor énergétique, une mémoire de la route.

D’autres plats surgissent à la croisée des influences : le maru we-llham, riz parfumé au beurre, crémeux et généreux, ou encore le fataye, petit beignet doré, farci au thon ou à la viande, aux contours familiers du Sénégal voisin. Et puis, entre deux haltes, le foie de chameau grillé, servi avec quelques cubes fondants de graisse de bosse, s’offre comme un encas puissant, direct, sans détour.

En Mauritanie, on ne mange pas seulement pour vivre. On mange pour raconter. Chaque plat est un fragment de paysage, chaque ingrédient un héritage. Rien n’y est superflu. Chaque élément, du grain de mil à la racine de cumin, a une place. Une voix. Une histoire.

La gastronomie Mauritanienne dans la vallée (sud et sud-est)

Dans la vallée du fleuve Sénégal, aux confins sud et sud-est de la Mauritanie, la cuisine prend des accents fertiles, colorés, généreux. Ici, les vents du désert rencontrent les rivières tranquilles et les champs de sorgho ; la terre, plus hospitalière qu’ailleurs, donne ce que le Nord n’a pas. La gastronomie y reflète cette richesse. Elle mêle les influences des peuples : arabes, touaregs, wolofs, peuls, soninkés, maures et bambaras. Chaque repas devient une traversée de frontières, un dialogue entre traditions nomades et cultures sédentaires..

POISSON SECHE ET YETT SUR LE MARCHE DE NOUADHIBOU

C’est sur les marchés de Nouadhibou, entre les étals de poissons séchés et de yett — ces énormes escargots africains à la chair puissante — que l’on mesure d’abord la diversité des produits. Mais c’est à la maison, autour d’un grand plat posé à même le sol, que la magie opère. Le lathiri, ce couscous très fin à base de sorgho ou de mil, s’arrose de sauce tomate, de morceaux de viande ou de poisson, ou simplement de lait frais. Dans les foyers, on le prépare avec ce qu’on a : quelques herbes sauvages comme le hakou, des légumes du jardin ou du marché. Parfois, un peu de yaourt, caillé à la maison, vient le parfumer d’acidité.

Et puis il y a le plat-phare, le cœur du repas : le thieboudiene. D’origine sénégalaise mais aujourd’hui emblématique de la Mauritanie, ce riz au poisson longuement mijoté est un monument de patience et d’équilibre. Carottes, aubergines, potirons, navets, gombos… tout y passe selon la saison, accompagné de tamarin, de piment et d’un poisson séché dont le parfum traverse la pièce. Il arrive que le yett, escargot géant, y soit ajouté — une bouchée inattendue, moelleuse et iodée. Ce plat, appelé aussi tieb, ceebu jen, ou riz au gras, réclame du temps, du soin, et en retour, il récompense avec un goût profond, enveloppant.

Mais la vallée ne se limite pas à un seul plat. Le maru, ce riz caméléon, se décline en mille versions : au poisson fumé, à la viande, parfois enrichi de légumes ou de haricots blancs. Les ragoûts ne sont jamais loin : benafé aux oignons marinés ou aux pommes de terre, bonava mijoté d’agneau et de légumes, cuit doucement jusqu’à ce que la sauce devienne épaisse, brillante. Le piment peut y être violent ou discret, mais jamais absent. Servi brûlant, souvent accompagné de pain plat, ce plat trouve ses racines dans les campements nomades, où il était autrefois cuit directement sur le sable.

Sur les rives du fleuve, les petits poissons frits abondent. Le firire, croquant, doré, se mange avec une sauce tomate piquante qui fait claquer les papilles. À côté, le carow, bouillie légère faite de grosses graines de sorgho, se boit avec du lait. Le lakh, plus épais, se mange avec les doigts : là encore, la main est l’outil premier, prolongement du geste culinaire.

Et puis il y a les grillades. Partout, dans les rues ou les arrière-cours, on fait fumer des morceaux de viande, de volaille, de poisson. À Nouakchott, ce sont parfois des filets de zébu, servis dans des sauces inattendues — moutarde, roquefort — au restaurant Tafarit, preuve que même les traditions savent jouer avec la modernité.

À Oualata, au sud-est, la cuisine prend des couleurs uniques. On y farcit les pigeons avec des dattes, on y saupoudre les plats d’un mélange d’épices local, le chroutte, aux parfums complexes, presque mystiques. Dans cette région où le temps semble suspendu, on prend soin de ne rien précipiter : un tajine de viande — généralement de mouton — est servi en fin de matinée, comme un préambule, car le véritable repas ne viendra qu’à 13h ou 14h, souvent rapide, jamais sans intention.

Le tajine local est une ode au parfum : viande, oignons, tomates, prunes, olives. Certains y ajoutent du gombo, de la pomme de terre, du cumin, du paprika… mais le curcuma, lui, est inamovible.

Il dore le plat, l’enracine dans la tradition.

On retrouve aussi les grands classiques ouest-africains : yassa au poulet, maffé à la pâte d’arachide, le tout servi avec du riz, du pain, ou simplement avec les doigts, dans un geste simple et ancestral.

Et pour finir, une touche sucrée. Dans les rues, on trouve des beignets au maïs, à l’œuf, à la farine, dorés et sucrés à souhait. Ou, plus inattendu, le pudim, un dessert crémeux à base d’avocat sucré, d’amandes et d’érythritol, un clin d’œil moderne au régime céto.

Dans la vallée mauritanienne, la cuisine n’est pas seulement un art de vivre, c’est un art de transmettre. Elle parle des migrations, des influences, des ressources de la terre. Elle est simple, complexe, vivante. Et surtout, elle est partagée

Les Boissons dans la gastronomie Mauritanienne 

La Mauritanie est une république islamique où la consommation, la vente et l’importation d’alcool sont strictement interdites aux nationaux. Une certaine tolérance est accordée aux étrangers. À Nouakchott – la capitale –, vins et bières sont disponibles dans de nombreux restaurants.

LE THE


Au cœur des communautés nomades, le thé occupe une place centrale en tant que rituel d’accueil, moment de détente et instrument de négociation.Attribuant au thé diverses vertus, les nomades considèrent qu’il peut apaiser la faim, étancher la soif et atténuer la fatigue.La préparation du thé s’inscrit parfaitement dans le mode de vie nomade. Souvent confiée à un jeune membre ou à un serviteur, il s’agit d’un thé vert chinois « 8147 », particulièrement sucré et parfumé à la menthe fraîche, abondamment présente même dans les villages les plus isolés. Lors de ces cérémonies, on ne se contente pas d’une tasse, mais bien de trois.

Le processus commence par un rinçage du thé à l’eau chaude. Pour que ce rituel lent se déroule avec succès, trois conditions, connues sous le nom des « 3 J », sont cruciales :

  1. Jmar – les braises du charbon de bois dans le « canoun » où repose la théière mise à bouillir.
  2. Jar – la lenteur, caractérisée par l’infusion progressive des feuilles, la lenteur du service et de la dégustation.
  3. Jmaa – signifiant le groupe ou l’assemblée, car le thé est rarement préparé pour une seule personne.

Le premier thé est intense, mettant en avant uniquement les feuilles infusées ; un verre est rempli, versé, puis transvasé dans les autres verres. L’art réside dans le versement du thé depuis une hauteur considérable, créant une cascade liquide s’étirant parfois jusqu’à un mètre pour atténuer l’amertume et favoriser la mousse. Ce qui le distingue essentiellement du thé marocain, c’est le service; le thé est versé à plusieurs reprises sans le verre jusqu’à obtenir une mousse onctueuse et dense.

Ensuite, l’eau de la théière est remise à chauffer avec l’ajout de menthe et de sucre pour préparer le deuxième tour, et ainsi de suite. Les Mauritaniens disent que le premier thé est âpre comme la vie, le second est fort comme l’amour, et le troisième suave comme la mort. Ils les boivent jusqu’à la dernière goutte, appelée « la larme de miel ».

Comme le nombre de convives est toujours supérieur au nombre de verres, et que le rituel comprend au moins trois séries, vous devez boire votre verre rapidement et le tendre immédiatement à la personne qui officie pour qu’elle serve les autres. Il est sacré d’utiliser la main droite, et non la gauche, pour prendre votre kass (verre).

LES BOISSONS FRAICHES

L’alcool est toléré pour les étrangers, et on peut en commander dans les restaurants de la capitale (bières ou vins).
Le lait de chamelle : boisson très populaire, ce lait est servi frais ou caillé, additionné d’eau et de sucre ; ce fut longtemps la boisson nationale, aujourd’hui souvent remplacée par le thé.

Le bissap est une décoction à base des fleurs rouges séchées de l’hibiscus (Hibiscus sabdariffa : le même qu’au Sénégal ou au Mali). Il est consommé sans modération dans les familles maures comme africaines. Servi froid pour se désaltérer, ou parfois bouillant pour remédier à un mal de gorge. L’acidité naturelle du bissap est balayée par une forte dose de sucre.

Les infusions de fleurs d’hibiscus (ou bissap), bouillies puis servies froides, sont très désaltérantes. D’une belle couleur rubis et aux saveurs acidulées, le bissap se pare en outre de mille vertus. Il est ainsi réputé pour ses propriétés antiseptiques et antioxydantes, riche en vitamines et minéraux et c’est un diurétique naturel.

Le pain de singe ou jus de bouye est préparé avec le fruit farineux du baobab, qu’on fait fondre pour en écarter le noyau. Une boisson crémeuse, légèrement granulée sur la langue, qui fait des miracles pour les systèmes digestifs tourmentés. Pour peu que des petits morceaux de banane y soient intégrés, vous aurez là le véritable milk-shake du Sahel.

Le jus de mangue.
Le thé : sa préparation est un vrai rituel.
On trouve de l’eau en bouteille, excellente et bon marché.

LE LAIT

La combinaison de la sécheresse chronique et des pratiques traditionnelles d’élevage confère une grande valeur au lait en Mauritanie. Dans ce pays, les sources de lait incluent celui de vache, de chèvre, de brebis, de dromadaire et de chamelle.

Lorsque vous êtes accueilli dans une famille ou juste avant les repas, on vous offrira généralement du lait, souvent sous forme de zrig (lait de chamelle servi frais ou caillé, mélangé avec de l’eau et du sucre). Ce lait, riche en vitamine C, est présenté dans une calebasse que vous passerez à votre voisin après y avoir trempé vos lèvres.

Le zrig est légèrement salé et possède un goût plus prononcé que le lait de vache, ce qui peut surprendre les estomacs occidentaux moins habitués.

Une variante intéressante est le lait frais aromatisé aux dattes, offrant une touche sucrée à cette boisson traditionnelle.

Par ailleurs, le fromage Caravane est une spécialité élaborée à partir du lait de chamelle, ajoutant une dimension unique à la palette des produits laitiers mauritaniens.

LE BEURRE DE KARITE

En Afrique, le karité émerge comme l’une des rares filières offrant un potentiel économique considérable où le rôle des femmes est pleinement reconnu. Affectionné sous le surnom mérité de « l’or des femmes », le karité présente une multitude d’avantages. Il se révèle comme un levier pour stimuler les recettes d’exportation des pays producteurs. La totalité du karité, qu’il soit commercialisé sous forme d’amandes ou de beurre, dans le monde provient de la « ceinture du karité ». Cette bande s’étend sur 5000 km de savanes, englobant plus de 20 pays en Afrique de l’Ouest, de l’Est et du Centre.

Bien que chaque partie de la plante soit exploitable, c’est le beurre extrait des amandes du karité qui lui a valu son surnom d' »arbre à beurre ». Les femmes en milieu rural, souvent organisées en coopératives, sont les actrices principales de cette activité d’extraction. Cela leur assure une source de revenus constante tout au long de l’année, contribuant ainsi à répondre aux besoins quotidiens de leurs ménages, voire de la communauté.

 

Le marché du karité bénéficie d’une dynamique mondiale positive, soutenue par plusieurs leviers de croissance. Dans le secteur agroalimentaire, principale destination du karité, l’industrie chocolatière manifeste un intérêt grandissant pour le beurre, grâce à ses avantages tels qu’un point de fusion élevé, un aspect luisant et la consistance ferme qu’il confère au chocolat. En parallèle, les applications cosmétiques représentent un segment de marché en croissance rapide et à forte valeur ajoutée pour la filière. L’absence de conservateurs, de colorants artificiels, de pigments ou de produits chimiques synthétiques, ainsi que la certification bio du beurre de karité, en font un ingrédient privilégié pour l’industrie des cosmétiques naturels. Bien que certaines données citées par les laboratoires cosmétologiques ne soient pas toujours vérifiables, de nombreuses informations confirment la place croissante du karité dans les compositions d’articles de soins corporels.

 

VIDEO DE L’ETAPE

AUTRES ARTICLES SUR LA MAURITANIE A DISPOSITION :

Vous trouverez sur ce site de nombreux articles qui traitent des lieux à ne pas manquer en Mauritanie.
vous pouvez faire une recherche par nom de ville en utilisant la loupe en haut à droite ou retrouver la liste complète en suivant ce lien : ARTICLES VILLES DE LA MAURITANIE

LA GASTRONOMIE MAURITANIENNE

Toutes les informations, par région sur la gastronomie marocaine en suivant ce lien : LA GASTRONOMIE MAURITANIENNE

RESTAURANT CASANOVA NOUADHIBOU

Le test du restaurant Casanova à Nouadhibou semble prometteur. La belle devanture et la variété de la carte, qui propose des snacks mais aussi le célèbre poisson Thiof, attirent l’attention. Déguster le thiof est une expérience culinaire appréciée dans plusieurs régions d’Afrique de l’Ouest, et il est intéressant de constater que ce poisson est également très prisé en Mauritanie.

Le thiof, également appelé mérou, est vanté pour sa chair savoureuse et sa texture ferme. La manière dont il est préparé, ici grillé et accompagné de frites, de légumes et d’une sauce à base d’oignons et d’épices, semble délicieuse. La présence d’un chef cuisinier prêt à conseiller sur le choix des plats ajoute une touche personnalisée à l’expérience culinaire.

L’aspect commercial et sympathique du service est également un point positif, et l’offre d’un thé mauritanien en complément est une attention appréciée. De plus, des prix très corrects, comme indiqué (1560 MRU pour 6 personnes), ajoutent une dimension économique favorable à cette expérience culinaire.

En résumé, le restaurant Casanova offre une combinaison attrayante de bonnes saveurs, d’un service attentionné et d’une ambiance conviviale, ce qui en fait un lieu à considérer pour ceux qui souhaitent explorer la scène culinaire de Nouadhibou !

REPAS CHEZ LES IMRAGUENS

Nous rencontrons les Imraguens sur les côtes arides du nord-ouest de la Mauritanie. Ce peuple de pêcheurs survit grâce à l’aide des dauphins qui repoussent les poissons dans leurs nasses. Les Imraguens sont les seuls à avoir l’autorisation de pêcher dans le Parc National du Banc d’Arguin. L’une de leur préparation – la poutargue -, à base d’oeufs de mulets fumés, est un met rare, très recherché par les gourmets européens.
Près de la côte, et de Nouakchott, le poisson jusqu’à il y a peu abhorré par les populations nomades commence à avoir du succès sous l’influence de la cuisine sénégalaise, et se retrouve sous forme de tiéboudienne (riz au poisson) ou de tiebousauce (riz en sauce de poisson).
Le Thiof est un poisson (Epinephelus aeneus ou mérou bronzé).
Déguster le thiof est une expérience culinaire appréciée dans plusieurs régions d’Afrique de l’Ouest, notamment au Sénégal, mais aussi en Mauritanie où ce poisson est très prisé. Le thiof, également appelé mérou, est un poisson à la chair savoureuse et à la texture ferme.

 

LE COUSCOUS DE DROMADAIRE – CHEZ JEMAL OASIS DE TERJIT MAURITANIE

Nos repas, servis autour d’une grande table commune, sont simples mais préparés de façon délicieuse. Pour inaugurer notre séjour, un couscous de dromadaire succulent nous est offert.
La région est renommée pour ses spécialités culinaires à base de dromadaire, offrant une palette de délices tels que les brochettes de foie, le couscous de dromadaire, ou encore en ragoût.
Préparée en soupe ou en tajine, la viande de chameau ravit les papilles des Mauritaniens, en particulier les Arabo-berbères du nord du pays qui en sont friands. Cette préférence découle en partie de la tradition, le dromadaire étant l’animal domestique le plus courant dans les zones désertiques du pays. Cependant, elle s’explique également par des considérations de santé et d’esthétique, en raison de son taux de cholestérol relativement bas par rapport à la viande de bœuf ou de mouton, déconseillée aux personnes souffrant de problèmes cardiaques ou d’hypertension.
Selon un cardiologue de Nouakchott, il est généralement admis que les parties inférieures du chameau, telles que les cuisses, contiennent moins de cholestérol par rapport à d’autres animaux consommés localement. Cependant, il souligne l’absence de chiffres précis dans ce domaine, car les études sont généralement menées dans des pays occidentaux où le dromadaire est moins consommé.
De plus, la faible teneur en graisse de certaines parties du chameau fait de sa consommation un gage de maintien d’une silhouette svelte chez ses adeptes. Cette idée est particulièrement populaire parmi les Mauritaniennes modernes qui, tout en se délectant de viande, aspirent à conserver une silhouette athlétique.
Ainsi, les amateurs se délectent particulièrement du foie et de la bosse de chameau, transformés rapidement en casse-croûte, tandis que la chair des vertèbres sert à préparer un tajine exceptionnel. L’estomac et les intestins, quant à eux, sont appréciés dans un succulent couscous.
Les morceaux sont souvent assez gras, et bien que les plats ne soient pas particulièrement copieux en viande, ils offrent une expérience gastronomique riche en saveurs. Nous avons eu l’occasion de savourer le couscous de dromadaire chez Jamal, à l’oasis de Terjit.

CHEZ SYLVETTE A CHINGUETTI

Nous sommes enfin arrivés à Chinguetti, après un voyage fascinant à travers la passe de l’Ould Ebnou, la visite de Fort Saganne et une escapade sur les dunes de Chinguetti au coucher du soleil.
Notre choix d’auberge se révèle être un véritable refuge gastronomique, avec des chambres spacieuses, une douche offrant une eau chaude à pression, des toilettes séparées impeccables et des lits d’un confort exquis. Ce lieu devient un havre de fraîcheur, de tranquillité et de luxe bienvenu, surtout après notre étape relativement rustique à Tergit !
L’ambiance dans l’auberge Chez Sylvette évoque un charme d’époque, rappelant les établissements prestigieux de l’ère coloniale. La bibliothèque regorge de livres soigneusement sélectionnés, et les fauteuils confortables attendent avec élégance leurs invités. Sylvette, la propriétaire, se joint gracieusement à nous, partageant des récits passionnants sur le passé, les trésors incontournables de la région, ainsi que les défis qu’elle relève pour maintenir le prestige de son auberge.
Un festin gastronomique nous est offert, débutant par une soupe exquise en entrée, suivie d’un couscous de dromadaire et d’un flan aux dattes d’une finesse remarquable. Les graines de couscous au blé complet, agrémentées d’un mélange d’herbes aux vertus diurétiques, ajoutent une touche de raffinement.
Une tisane bien-être vient parfaire cette expérience culinaire.
Le lendemain matin, un petit-déjeuner opulent est présenté, mettant en avant des délices locaux tels que la confiture de lait de chamelle, la crème de dattes, la confiture d’hibiscus, du miel et des yaourts maison préparés avec des ferments importés de France. Une expérience gastronomique qui sublime notre séjour à Chinguetti.

LE ZRIG – AUBERGE AGOUEIDIR OUADANE MAURITANIE

Après des heures de piste blanche avalées sous un soleil de plomb, nous apercevons enfin la silhouette de Ouadane se dessiner à l’horizon. La chaleur du désert, retenue par les dunes nues, s’évapore peu à peu à mesure que nous approchons de l’oasis. Notre 4×4 poussiéreux traverse un dernier virage : la cité ancienne aux murailles ocres émerge, tranquille et majestueuse. Nous touchons terre au pied d’une palmeraie apaisée qui abrite l’Auberge Agoueidir, havre de fraîcheur tant attendu après la longue traversée.

Dès notre arrivée, nous sommes enveloppés d’une hospitalité empreinte de douceur. Les hôtes, souriants et vêtus de l’indispensable boubou léger, nous saluent d’un chaleureux salam aleikum. L’air, désormais tiède, est ponctué du parfum subtil de menthe et de thé à l’ombre d’une tonnelle. Sous un kiosque de palmes, des nattes et des coussins colorés invitent à la détente. Dans ce jardin suspendu où les oiseaux du désert voltigent sous un feuillage tamisé, nous nous laissons gagner par le calme du lieu. On nous fait comprendre, par quelques gestes bienveillants, que nous faisons partie des invités et non des étrangers.

Un repas partagé nous attend bientôt. Autour d’une grande table en bois brut, sous un ciel devenant pâle, on dépose devant nous une salade mixte locale aux couleurs vives. Elle regroupe des œufs durs tranchés, du thon émietté, des rondelles de carottes fraîches, des lamelles de poivrons jaunes et rouges, des pommes de terre fondantes et des olives noires. Chaque ingrédient raconte la générosité du jardin saharien : la salade est à la fois rustique et pleine de saveurs franches. L’huile d’olive coule doucement, parfumant le plat d’une note chaude et familière.

Alors que nous partageons la salade, une calebasse de zrig fait le tour de la table. Cette boisson laiteuse fermentée, préparée à base de lait de chamelle ou de chèvre, est souvent sucrée et légèrement aigre. Nous observons la coutume : tous s’alignent autour de la calebasse. Le maître de maison la tient et, de sa louche en bois, verse le zrig épais pour chaque convive en une mesure égale. Chacun boit à son tour, toujours de la même louche, en passant discrètement la calebasse. L’odeur acidulée du zrig mêlée au sucre nous rafraîchit et déclenche un sentiment de complicité et d’amitié naissante. La coutume veut en effet que l’on gratte le beurre résiduel collé aux parois de la calebasse avec un morceau de pain, rituel final qui scelle la convivialité.

Après une courte sieste réparatrice au bord de la piscine (où seuls les palmiers osent enfin offrir un peu de fraîcheur), le soir tombe sur Ouadane. Le ciel s’embrase à l’ouest, puis se couvre de millions d’étoiles. Le village s’éteint doucement, rythmé seulement par quelques derniers appels du muezzin. C’est l’heure d’un repas plus festif : on nous sert le leksour, spécialité de l’Adrar. Le leksour est un plat unique : des galettes épaisses de farine (mil ou blé), cuites sur feu de bois, accompagnées d’une sauce riche aux légumes et à la viande.

Autour du feu de l’auberge, la grande platée arrive : les galettes moelleuses sont empilées dans un plat creux, la sauce fumante baigne les morceaux de viande tendre. On nous encourage, d’un large sourire, à nous servir directement avec les doigts. Les traditions commandent de rouler un gros morceau de galette imbibée de sauce dans le creux de la main droite. La table silencieuse, éclairée par la seule lueur vacillante des lanternes, se concentre sur ce geste convivial.

Nous goûtons : le contraste est saisissant entre la farine toastée, presque noisette sous la dent, et la sauce onctueuse aux épices chaudes (cumin, paprika, ail et tomate). Chaque bouchée, mêlant la pâte douce au jus salé, nous rappelle combien ce plat est à la fois humble et noble. Les saveurs se superposent comme un feu d’artifice qui calme la faim du désert. Dans la nuit légère, entre deux gorgées de thé à la menthe – autre rituel bienvenu pour conclure le repas – nous échangeons sur la journée. Les rires résonnent sous les palmes, bercés par le chant lointain d’une flûte touareg.

Peu à peu, les dernières braises s’éteignent, et c’est rassasiés et joyeux que nous nous retirons dans nos chambres. Les étoiles nous accompagnent vers un sommeil doux, riches de cette halte humaine et gourmande. L’Auberge Agoueidir a fait plus que nous nourrir : elle nous a offert un moment suspendu, où le désert et ses habitants se sont révélés dans la saveur d’un repas et la chaleur d’un sourire. Nous nous endormons, encore imprégnés des parfums du zrig sucré et des épices du leksour, ravis de cette parenthèse mauritanienne.

COUSCOUS AU POULET CHEZ JAMAL TERGIT

De retour chez Jamal à l’oasis de Tergit, notre hôte nous prépare un excellent couscous mauritanien à base de poulet
Le Kuskus, ou N’hommou, se révèle être le joyau culinaire incontournable dans de nombreuses contrées de la Mauritanie. Élaboré à partir de farine de mil, de blé et d’orge, ce mets emblématique incarne une tradition culinaire riche et versatile. Sa préparation, simple et adaptable aux ressources locales, témoigne du savoir-faire unique de la cuisine nomade mauritanienne.
Plongeons dans l’expérience gustative d’une recette de couscous mauritanien, une célébration des saveurs et de la nutrition. Les légumes d’hiver tels que le navet, la boule de céleri, le poireau et le chou, judicieusement choisis pour leur faible teneur en glucides, peuvent être magnifiés dans cette préparation. En été, la diversité des légumes, tout en respectant la méthode de cuisson traditionnelle, offre une expérience culinaire tout aussi délectable.
Cette aventure culinaire met en scène la poitrine et le collier d’agneau, accompagnés de la générosité de la graisse de canard, créant ainsi une combinaison gourmande de protéines et de graisses saturées. Les légumes, avec leur panoplie de couleurs et de textures, apportent une profusion de vitamines et d’antioxydants essentiels tels que la vitamine C, la vitamine K et des folates. En outre, le cumin, avec sa signature aromatique, introduit des minéraux tels que le fer et le magnésium, tandis que la viande d’agneau enrichit le plat en fer et en zinc. C’est une expérience sensorielle qui va au-delà du simple plaisir gustatif, alliant la délicatesse des saveurs à une dimension nutritionnelle réfléchie, ancrée dans la tradition culinaire mauritanienne.

RESTAURANT AL FANTASIA NOUACKCHOTT MAURITANIE

Nous voici enfin arrivés à Nouakchott, la capitale, après une longue route à travers les étendues arides de l’Adrar. L’entrée dans la ville marque un vrai changement : un rythme plus urbain, une circulation plus dense… et l’envie de retrouver un peu de confort moderne, notamment à table !

Nous avions hâte de retrouver une cuisine plus européenne : des pizzas bien garnies, des pâtes carbonara crémeuses, mais aussi quelques plats d’inspiration locale comme le tajine de poulet au citron ou un mixed grill de la mer. Le restaurant Al Fantasia, bien connu des expatriés et des familles locales, a parfaitement répondu à cette envie.

Le service y est soigné, le cadre agréable, avec une petite terrasse calme à l’écart de l’agitation. L’intérieur est simple mais propre, et les plats bien présentés. Mention spéciale aux grillades de fruits de mer : crevettes, poissons et calamars savamment assaisonnés.

Petit bémol à noter : la carte Visa n’est pas acceptée, il faut donc prévoir du liquide (ou du mobile money si vous êtes équipés).

Pour un repas complet à six personnes, nous avons réglé 1670 MRO, soit environ 38 euros au total – un excellent rapport qualité-prix dans la capitale mauritanienne.

RESTAURANT TAFARIT NOUACKCHOTT MAURITANIE

Voici une autre belle adresse au coeur de Nouackchott en Mauritanie. Situé à proximité du stade le Restaurant Tafarit  offre de belles places de parking en devanture et point important, avec la possibilité de faire laver son véhciule pour quelques euros !
L’intérieur est chic, le service aussi. Belle carte très variée avec des spécialités orientales, asiatiques, des produits de la mer de la viande, de la volaille des pâtes et de la pizza
Visa non acceptée mais change des euros proposé au cours correct de 42
Une occasion de goûter à nouveau au bissap !
Les infusions de fleurs d’hibiscus (ou bissap), bouillies puis servies froides, sont très désaltérantes. D’une belle couleur rubis et aux saveurs acidulées, le bissap se pare en outre de mille vertus. Il est ainsi réputé pour ses propriétés antiseptiques et antioxydantes, riche en vitamines et minéraux et c’est un diurétique naturel.
L’assiette mixte de la mer est très bien réalisée et présentée.
Le filet de zébu est très bon et cuit saignant accompagné de sauces moutarde ou roquefort
Une excellente adresse que nous recommandons

LES LOGEMENTS

NOUADHIBOU GUESTHOUSE

Située au sud de l’aéroport, dans un quartier calme mais bien centralisé, NOUADHIBOU GUESTHOUSE est une excellente adresse pour séjourner à Nouadhibou, que l’on voyage seul, en couple ou en famille avec enfants.

Cette résidence hôtelière offre tout le confort nécessaire pour un séjour serein. Les chambres sont spacieuses, bien aménagées, avec lits très confortables. Certaines disposent même d’une terrasse privative et d’une petite cuisinière, idéale pour plus d’autonomie.

L’accueil est un vrai point fort. Ricardo et Peter veillent avec gentillesse et attention au bien-être de leurs invités. À l’arrivée, un délicieux jus de bissap vous est offert. Le petit déjeuner, inclus, est très copieux et savoureux.

Un excellent rapport qualité-prix : 30 € la nuit, pour un hébergement agréable, propre et chaleureux dans la capitale économique de la Mauritanie.

CAMPEMENT CHEZ LES IMRAGUENS

Notre périple débute par une traversée saisissante en direction du campement, niché entre dunes et lagunes, au cœur du territoire des Imraguens, ces pêcheurs légendaires du Banc d’Arguin. L’arrivée se fait dans une atmosphère hors du temps, où le confort cède le pas à l’authenticité.

Le campement nous accueille dans une rusticité totale : douches glacées, matelas rudimentaires posés à même le sol, et une aire commune pour les repas, simple, presque négligée, mais vivante et sincère. Rien n’est fait pour séduire le touriste en quête de luxe ; ici, on vit au rythme de la mer et du vent.

Autour de la table commune, l’accueil se fait chaleureux. On nous sert un délicieux riz au poisson, parfumé, généreux. C’est le plat emblématique du Banc d’Arguin, où le poisson — souvent mulet, dorade ou mérou — est le roi incontesté de l’assiette. Point de viande, ni volaille : ici, tout vient de l’océan, transmis avec fierté par les pêcheurs Imraguens, qui perpétuent des techniques ancestrales de pêche durable.

Assis en cercle, nous partageons ce moment en silence, portés par la simplicité du lieu, le goût de l’instant, et la force tranquille de ces hommes et femmes qui vivent en harmonie avec un environnement aussi rude qu’époustouflant.

CHEZ JAMAL OASIS DE TERJIT

Nichée au cœur de l’oasis luxuriante de Terjit, l’auberge Chez Jamal propose une expérience d’hébergement authentique et rustique, loin de tout confort standardisé. Le campement, tenu par le vaillant Jamal, homme généreux et débrouillard, s’intègre parfaitement dans le paysage naturel, entre falaises ocres et palmeraie verdoyante.

Les khaïmas traditionnelles, de tailles diverses, sont installées à même le sable. À l’intérieur, un simple matelas d’environ 5 cm posé sur une natte fait office de lit. Le confort est minimal, mais l’ambiance est magique : la tente laisse filtrer la brise du soir, les sons de la nature enveloppent doucement la nuit, et l’absence totale de Wi-Fi renforce le sentiment d’isolement total, au milieu d’un havre de paix.

Les commodités sont basiques : des douches fraîches, parfaites pour se rafraîchir après une randonnée ou une sieste à l’ombre des palmiers. Les repas, partagés autour d’une grande table commune, sont simples mais savoureux. Pour notre première soirée, un couscous de dromadaire nous est servi, mijoté avec soin et débordant de saveurs locales.

À deux pas du campement, la vie suit son cours : quelques chèvres, un dromadaire, une vieille case à palabre, posée sous l’arbre du même nom, où les anciens se réunissaient autrefois pour discuter des affaires du village.

Pour les plus curieux ou les amoureux de panoramas, un sentier pierreux permet de grimper jusqu’à un sommet voisin. Là-haut, la vue sur l’oasis de Terjit est simplement saisissante. On contemple d’un regard l’étroite bande verte de la palmeraie nichée dans la faille désertique. Un instant suspendu, dans une Mauritanie à la fois rude et profondément belle.

AUBERGE CHEZ SYLVETTE « La Française » à CHINGUETTI

Nous sommes enfin arrivés à Chinguetti, après un voyage fascinant à travers la passe de l’Ould Ebnou, la visite de Fort Saganne et une escapade sur les dunes de Chinguetti au coucher du soleil. Notre choix d’auberge se révèle être un véritable refuge gastronomique, avec des chambres spacieuses, une douche offrant une eau chaude à pression, des toilettes séparées impeccables et des lits d’un confort exquis. Ce lieu devient un havre de fraîcheur, de tranquillité et de luxe bienvenu, surtout après notre étape relativement rustique à Tergit !

 

L’ambiance dans l’auberge évoque un charme d’époque, rappelant les établissements prestigieux de l’ère coloniale. La bibliothèque regorge de livres soigneusement sélectionnés, et les fauteuils confortables attendent avec élégance leurs invités. Sylvette, la propriétaire, se joint gracieusement à nous, partageant des récits passionnants sur le passé, les trésors incontournables de la région, ainsi que les défis qu’elle relève pour maintenir le prestige de son auberge.

Un festin gastronomique nous est offert, débutant par une soupe exquise en entrée, suivie d’un couscous de dromadaire et d’un flan aux dattes d’une finesse remarquable. Les graines de couscous au blé complet, agrémentées d’un mélange d’herbes aux vertus diurétiques, ajoutent une touche de raffinement. Une tisane bien-être vient parfaire cette expérience culinaire.

 

Le lendemain matin, un petit-déjeuner opulent est présenté, mettant en avant des délices locaux tels que la confiture de lait de chamelle, la crème de dattes, la confiture d’hibiscus, du miel et des yaourts maison préparés avec des ferments importés de France. Une expérience gastronomique qui sublime notre séjour à Chinguetti.

AUBERGE AGOUEDIR OUADANE

Une belle auberge qui propose tentes, chambres et même un petit appartement avec deux chambres,cuisine et salon

L’auberge est propre, le service soigné et les repas sont corrects. Une belle entrée de salade mixte suivie d’une crèpe servie avec un ragout de dromadaire. Un peu spécial

Petit déjeuner copieux

VILLA NAJAH NOUACKCHOTT

Après une première désillusion : le propriétaire de la location n’a jamais répondu à nos messages ( foot oblige, nous étions en plein dans la période de la CAN), il nous a fallu en dernière minute trouver un autre logement

L’appartement najah est neuf et très moderne avec un confort exceptionnel. Les propriétaires sont très sympathiques et nous ont permis d’y loger en dernière minute. Paiement en espèce sur place

L’appartement dispose d’un grand garage, d’une belle cuisine (un peu sous équipée malgré tout), d’une machine à laver (et après le désert c’était très important, d’une grande salle à manger avec Smart TV et de deux très belles chambres)

PRIX 125 € pour 2 nuits

CONDITIONS D’ENTREE DANS LE PAYS

LES LIENS

#tourdumonde #voyageenfamille #tourdumondeenfamille #raptor #Voyageavecnous #travelyourself #vivreautrement #backpacker #flashbackpacker 

#drone #dji #Voyageavecnous #travelyourself #vivreautrement
#traveladdict #voyagerautrement #slowtravel #slowtravelling #paysage #4×4 #4x4life #4x4adventure #travelphotography #roadtrip #ontheroad #overland #overlander #overlanding #traveladdict #toutestpossible #allispossible

#Mauritanie #Mauritaniens #frontière #nomansland #visa #Nouadhibou #traindudésert

#adrar #valleeblanche #adrar #mhaireth #piste #sable #dunes #guelta  #chinguetti #piste #sable #dunes #ouadane #piste #sable #dunes #ouadane #horspiste #horspisteintégral #bibliotheque #bibliothequesdudésert #fortsaganne #Depardieu #noiret #deneuve #marceau #gardel #dunes #atarmauritanie #atar #gommearabique #sig #tergit #oasisdetergit #chezjamal

2 PENSE SUR “La Gastronomie Mauritanienne – MAURITANIE +

Laisser un commentaire