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Phacochère d’Afrique de l’Est – Phacochoerus africanus aeliani +

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Nos safaris nous mènent souvent sur les traces des « grands classiques » de la savane africaine : lions, girafes, éléphants… mais certaines rencontres plus discrètes s’avèrent tout aussi fascinantes. C’est ainsi que, lors de nos explorations au parc national de Murchison Falls, en Ouganda, nous avons croisé le regard d’un animal robuste, un peu caricatural avec son allure cabossée, mais absolument emblématique : le phacochère. Plus précisément, il s’agissait de la sous-espèce Phacochère Phacochoerus africanus aeliani, présente dans toute la Corne de l’Afrique et jusqu’au nord-ouest ougandais.

Le phacochère en bref : portrait de l’espèce

Le phacochère, aussi surnommé « sanglier des savanes », appartient au genre Phacochoerus, qui comprend deux espèces principales :

  • le phacochère commun (Phacochoerus africanus),

  • le phacochère de Somalie (Phacochoerus aethiopicus), aujourd’hui limité à des zones restreintes.

Ce mammifère trapu de la famille des suidés mesure environ 1,50 à 1,60 m de long pour une hauteur au garrot de 60 à 80 cm. Les mâles adultes pèsent jusqu’à 100 kg, tandis que les femelles sont plus légères (50 à 75 kg). Leur silhouette est reconnaissable : une tête large ornée de « verrues » cutanées, une crinière raide courant le long de l’échine et surtout, deux paires de défenses incurvées vers le haut, pouvant atteindre 60 cm chez les plus âgés.

Ces défenses servent à creuser le sol à la recherche de racines et de tubercules, mais également à se défendre contre les prédateurs (lions, léopards, hyènes). Les phacochères, malgré leur air maladroit, sont capables de pointes de vitesse dépassant 50 km/h, queue dressée comme une antenne lorsqu’ils détalent dans la savane.

Leur régime est majoritairement herbivore : herbes, jeunes pousses, fruits, baies, racines… mais ils n’hésitent pas à compléter leur alimentation avec de petits animaux ou des œufs, faisant d’eux des opportunistes omnivores.

Une sous-espèce de l’Est africain : P. a. aeliani

Le Phacochoerus africanus aeliani se distingue par quelques traits morphologiques :

  • un corps trapu, à la silhouette robuste,

  • des verrues faciales assez développées, donnant au mâle un profil accentué,

  • un pelage clairsemé, souvent parsemé de soies plus longues sur le dos, mais laissant la peau largement apparente.

Répartition

Cette sous-espèce occupe un vaste territoire dans la Corne de l’Afrique : Érythrée, Éthiopie, Somalie, nord du Kenya et jusque dans le nord-ouest de l’Ouganda, où ses populations chevauchent parfois celles de Phacochoerus africanus massaicus (notamment dans le sud-ouest, autour du lac Mburo).

Habitat

On le rencontre dans les savanes boisées et prairies ouvertes, toujours à proximité de points d’eau — un élément vital pour cet animal qui passe de longues heures à fouiller le sol à la recherche de nourriture. Les zones de pâture, parsemées d’acacias ou de buissons épineux, constituent son territoire favori.

Vie sociale et reproduction

Les mâles adultes vivent le plus souvent solitaires, tandis que les femelles forment de petits groupes avec leurs petits, appelés marcassins. La gestation dure environ 175 jours et donne naissance à deux à sept petits. Fait étonnant : les phacochères n’hésitent pas à réutiliser les terriers d’oryctéropes pour mettre bas et protéger leur progéniture.

Notre observation à Murchison Falls

Au parc national de Murchison Falls, nous avons eu la chance de croiser plusieurs individus de P. a. aeliani. Leur comportement nous a tout de suite frappés : toujours sur le qui-vive, tête basse, genoux pliés lorsqu’ils broutent, puis brusquement dressés et alertes au moindre bruit. Certains trottinaient en file indienne, les marcassins serrés derrière la mère, queue dressée comme un étendard.

Leur présence ajoutait une note sauvage et authentique à notre expérience. Ces animaux, souvent considérés comme « secondaires » lors des safaris, incarnent pourtant à merveille l’équilibre fragile de la savane : rustiques, ingénieux et parfaitement adaptés à un environnement parfois hostile.

Menaces et conservation

Comme leurs cousins d’Afrique australe et orientale, les Phacochoerus africanus aeliani sont menacés par la chasse, la pression agricole et la perte d’habitat. Les maladies transmissibles, notamment la peste porcine africaine, représentent un risque important, car les phacochères peuvent servir de réservoir pour des pathogènes touchant les élevages domestiques.

Toutefois, leur grande capacité d’adaptation et leur présence dans de nombreux parcs nationaux d’Afrique de l’Est (dont Murchison Falls, Kidepo Valley, Awash ou Tsavo) leur offrent encore des territoires de survie relativement stables.

En conclusion

Observer un phacochère d’Afrique de l’Est, c’est contempler un animal parfaitement modelé par son environnement : un corps robuste, des défenses impressionnantes, un mode de vie prudent mais efficace. Souvent caricaturés pour leur allure maladroite, les Phacochoerus africanus aeliani n’en demeurent pas moins des figures emblématiques des savanes et une rencontre inoubliable pour tout voyageur curieux de la faune africaine.

🐗 Tableau des sous-espèces de phacochère (Phacochoerus africanus)

Sous-espèce (nom scientifique & anglais) Répartition principale Traits distinctifs Vos observations
Phacochoerus africanus massaicus — Masai Warthog Afrique de l’Est : Tanzanie, Kenya, sud de l’Éthiopie Crinière dorsale plus fournie, verrues faciales marquées, pelage plus clair Tarangire NP (Tanzanie) : individus en savane ouverte, comportement de fouille typique <br> ✅ Parc national d’Arusha (Tanzanie) : observation dans les clairières au pied du mont Meru, en groupe dans la prairie du Parc national mais aussi près des Momella Lake  <br>✅ Ngorongoro Crater (Tanzanie)individu solitaire traversant une zone herbeuse sèche, profil bien visible, crinière sombre, comportement typique de fouille
Phacochoerus africanus aeliani — Somali Warthog Corne de l’Afrique, nord-est de l’Ouganda, sud Soudan, Érythrée Taille plus fine, pelage plus sombre, verrues faciales moins développées Murchison Falls (Ouganda) : individu robuste, comportement solitaire, morphologie typique de aeliani
Phacochoerus africanus africanus — West African Warthog Afrique de l’Ouest et centrale : Sénégal, Ghana, Nigeria, Cameroun Silhouette trapue, pelage brun-gris, verrues faciales proéminentes, comportement grégaire Bandia (Sénégal) : observation rapprochée, interactions avec oryx et antilopes <br> ✅ Fathala (Sénégal) : groupes de phacochères  en déplacement dans les plaines <br> ✅ parc national de Mole (Ghana) : scènes de vie sauvage au coucher du soleil, silhouettes en contre-jour
Phacochoerus africanus sundevallii — Southern Warthog Afrique australe : Botswana, Namibie, Afrique du Sud Pelage plus dense, verrues faciales modérées, crinière plus courte Epupa – Tree Palms (Namibie) : individu photographié dans les hautes herbes, pelage brun-gris, crinière courte, posture typique de fouille, comportement calme et solitaire
Captivité (non déterminée) Morphologie variable selon origine génétique Mini Hollywood – Tabernas (Espagne) : individus visibles en enclos, comportement calme et social
Indéterminée (probablement aeliani) Afrique de l’Est : Ouganda Traits intermédiaires entre massaicus et aeliani Ishasha – Queen Elizabeth National Park (Ouganda) : phacochères en savane herbeuse lors d’un game drive à Ishasha<br> ✅ Lac Mburo (Ouganda) : lors de game drives matinaux et en soirée groupes familiaux actifs

🧬 Notes taxonomiques

  • L’espèce Phacochoerus africanus est divisée en quatre sous-espèces principales selon Mammal Species of the World (2005) et les observations terrain [1][2].
  • Les différences morphologiques sont subtiles mais observables : taille, densité du pelage, forme des verrues faciales, comportement social.
  • Vos observations couvrent trois sous-espèces confirmées (massaicus, aeliani, africanus) et une en captivité non déterminée.

Nous avons également croisé leur chemin au Parc Zoologique du Mini Hollywood à Tabernas, en Andalousie, Espagne, où ils étaient en captivité mais bien visibles dans un environnement contrôlé. Un autre moment mémorable avec les phacochères s’est produit lors d’un game drive à Ishasha dans le Queen Elizabeth National Park en Ouganda,  ainsi que lors de game drives matinaux et en soirée au Lac Mburo, également en Ouganda.

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