Tisserin gendarme Ploceus cucullatus – Village Weaver +

Le Tisserin gendarme, grand tisserin muni d’un bec robuste, présente un dimorphisme sexuel marqué lors de la période de reproduction. Le mâle nuptial se distingue par ses couleurs vives, variant selon les sous-espèces. Par exemple, le mâle de la sous-espèce cucullatus arbore un capuchon noir sur la tête, tandis que le reste de son corps est orné de jaune et de noir contrasté. Les parties inférieures peuvent être d’un jaune vif, surtout au niveau de la gorge et de la poitrine. La femelle, quant à elle, est plus petite et présente un plumage plus terne, avec des nuances de gris-brun et d’olive.
Ce tisserin est très vocal, particulièrement au sein des colonies, où il émet une vingtaine de cris différents. Son chant est caractérisé par des babillements mélodieux suivis de sifflements et de grincements.
Quant à son habitat, le Tisserin gendarme est adaptable et se rencontre aussi bien en milieu naturel qu’anthropisé, tant qu’il y a la présence d’arbres pour la nidification. Il se nourrit en groupes, recherchant sa nourriture au sol ou dans la végétation, composée principalement de graines et d’insectes.
En période de reproduction, les mâles construisent des nids sphériques suspendus aux branches des arbres, tandis que les femelles pondent 2 à 4 œufs qu’elles couvent seules pendant environ 9 à 14 jours. Les oisillons sont principalement nourris par la femelle, avec la participation variable du mâle selon les régions.
Le Tisserin gendarme est largement répandu en Afrique sub-saharienne, bien qu’il soit absent de certaines régions. Sa population globale n’a pas été quantifiée, mais il est considéré comme abondant et adaptable, bien que parfois perçu comme un ravageur de cultures.
En conclusion, le Tisserin gendarme incarne un exemple fascinant d’adaptation et de comportement social au sein de la biodiversité africaine.
Un oiseau aux multiples visages
Notre observation d’un tisserin gendarme à Hévier au Bénin s’inscrivait dans une mosaïque de rencontres à travers l’Afrique de l’Ouest. À l’Ecolodge du Simal, dans le Delta du Saloum au Sénégal, des colonies de tisserins animaient les palétuviers de leurs chants et de leurs nids en forme de poire. Plus au sud, à la Pointe de Taki à San Pédro Cote d’Ivoire, les tisserins gendarme défiaient les embruns en tissant leurs abris dans les cocotiers, leurs plumages jaunes éclatant contre le bleu de l’océan. Près de Fakaha,, en savane ivoirienne, les tisserins gendarme partageaient l’habitat avec des euplectes ignicolores, leurs têtes sombres contrastant avec l’aridité du paysage. En Gambie, dans le Parc naturel du Fleuve Gambie, le long du fleuve éponyme, un mâle surveillait son nid suspendu au-dessus des eaux tranquilles, tandis qu’à l’Hôtel Bedik de Kédougou(Sénégal), ils investissaient les jardins avec une audace urbaine.
Chacune de ces observations révèle une facette de leur génie adaptatif. Que ce soit dans les écotones côtiers, les savanes poussiéreuses ou les villas humanisées, le tisserin gendarme incarne une beauté robuste, mêlant traditions aviaires et innovations forcées. Ses nids, véritables sculptures végétales, rappellent que la nature, même sous pression, persiste à créer — entre fils électriques et branches sauvages, entre graines volées et insectes chassés.
En quittant Hévier, je gardais en mémoire cette image : un oiseau jaune et noir, perché entre modernité et ancestralité, symbole d’une Afrique où biodiversité et humanité dansent, parfois en déséquilibre, mais toujours en mouvement.
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