Barge à queue noire Limosa limosa +

Lors d’une sortie en bateau dans la lagune d’Oualidia, au Maroc nous avons eu la chance d’observer une Barge à queue noire, un oiseau limicole appartenant à la famille des scolopacidés, aussi appelée bécassins. Cette espèce est l’une des deux barges que l’on peut voir en France, et elle est facilement reconnaissable grâce à son plumage brun beige, sa large barre alaire blanche visible sur ses ailes et sa queue blanche terminée par une bande noire. Son long bec légèrement incurvé, rosé à la base et noir à son extrémité, est idéal pour fouiller les vasières et les marais où elle se nourrit.

Ce jour-là, nous l’avons vue évoluer dans un habitat parfait pour elle : les eaux peu profondes et riches de la lagune. La Barge à queue noire est une migratrice qui parcourt de longues distances entre ses zones de reproduction situées dans le nord de l’Europe, comme les Pays-Bas ou la Scandinavie, et ses quartiers d’hivernage en Afrique de l’Ouest. Les lagunes marocaines, comme celle d’Oualidia, constituent des haltes migratoires cruciales pour reconstituer ses réserves. Elle choisit souvent ces milieux humides, comme les marais, les estuaires et même les bassins de décantation, pour s’alimenter et se reposer lors de ses trajets. La lagune d’Oualidia, riche en biodiversité, témoigne de son importance écologique par la présence d’oiseaux migrateurs comme elle.

Pendant la période de nidification, la Barge à queue noire privilégie les prés humides, où elle installe ses nids dans des creux au sol, dissimulés dans la végétation dense. Chaque couvée comprend en moyenne 3 à 4 œufs, pondus entre mai et juin. Son régime alimentaire se compose principalement d’invertébrés, comme des annélides, qu’elle trouve dans les prairies et les vasières. Nous avons pu l’observer en train de sonder le sol avec son bec, un comportement typique lorsqu’elle cherche sa nourriture.

Cependant, malgré son élégance et son adaptation à différents milieux, la Barge à queue noire est une espèce en déclin. La destruction de ses habitats, les modifications de la végétation et les perturbations humaines, même minimes comme le passage de promeneurs, menacent sa survie. Ces pressions s’ajoutent à son besoin de retrouver chaque année ses sites de reproduction, auxquels elle reste très fidèle.

Nous avons également eu l’occasion d’en observer une autre barge à queue noire dans un cadre différent, au Cap Blanc, dans la baie de l’Étoile, près de Nouadhibou en Mauritanie . Cette double rencontre avec cet oiseau emblématique nous rappelle à quel point les zones humides et les écosystèmes littoraux sont précieux et méritent toute notre attention et nos efforts de préservation.