Choucador pourpré Lamprotornis purpureus – Purple Starling +

🟣 Le Choucador pourpré — Lamprotornis purpureus
Un miroir violet posé sur les branches
Lorsque la lumière caresse son plumage, le choucador pourpré apparaît d’abord comme une tache de velours sombre qui s’embrase ensuite de pourpre, de bleu et de vert selon l’angle. Chez l’adulte, le front et le capuchon sont véritablement pourprés, les lores — cette petite zone entre l’œil et le bec — sont d’un noir mat qui intensifie le regard, et la nuque est ourlée d’un bleu légèrement irisé qui vient faire relais avec la bande oculaire. Le manteau et le dos offrent une teinte bleu-vert qui tranche avec le croupion et les sus-caudales, nettement violacés ; la couleur violette domine aussi sur le menton, la gorge, la poitrine, le ventre et les flancs, produisant cet effet de « manteau pourpre » si caractéristique. Les ailes montrent un mélange de bleu-vert, ponctué de taches sombres aux extrémités des couvertures, et l’épaulette peut jeter de vifs éclats bleu-violet. La queue est majoritairement pourpre tandis que les rectrices externes portent un coin bleu. Les iris, d’un jaune doré brillant, contrastent vivement avec le bec et les pattes, noirs. Les deux sexes se ressemblent et l’effet global est celui d’un oiseau intensément métallique et saturé de couleurs, surtout visible au soleil rasant.
Les juvéniles surprennent par la différence : gris mat, ailes et queue faiblement lustrées ; au fil des premiers mois (les premières plumes irisées apparaissent souvent vers 3 mois en captivité) le bleu s’installe puis le pourpre gagne le corps avant la première mue complète. Sur le terrain, un jeune paraîtra beaucoup plus terne et demande donc une observation attentive pour éviter toute méprise.
Où le voir et quel est son mode de vie ?
Le choucador pourpré fréquente les savanes boisées, les parcs ouverts, les terres agricoles et les broussailles régénérées après incendies. Il occupe une vaste bande sahélienne et soudano-sahélienne — de la Sénégambie au Nigéria, en passant par le Tchad, le sud du Soudan, l’Ouganda et l’ouest du Kenya — couvrant plusieurs millions de kilomètres carrés. Très grégaire, il se rassemble souvent en bandes de dizaines à plusieurs centaines d’individus ; dans certaines zones d’Afrique de l’Ouest, les dortoirs peuvent compter des milliers d’oiseaux. Ces grands regroupements offrent une défense collective efficace contre les rapaces et les hiboux, et facilitent aussi la détection des ressources alimentaires.
Sur le plan alimentaire, le choucador pourpré est omnivore opportuniste : fruits (figues très appréciées, jujubiers…), graines et arthropodes composent l’essentiel de son régime. Des études montrent une alimentation très mixte (ordre de grandeur observé : ≈41 % arthropodes, ≈43 % fruits, ≈15 % graines), et l’espèce n’hésite pas à tirer profit d’événements locaux — succion de nectar chez le Bombax, récupération d’insectes après des feux de broussailles, collecte de termites et fourmis. Ils recherchent la nourriture au sol, dans les buissons et dans le feuillage, souvent en groupes bruyants et actifs.
La nidification se déroule selon la zone : février–avril en Ouganda, mars–mai au Soudan, d’avril à juillet au Nigeria et Ghana ; des jeunes ont été notés dès avril en Gambie. Les nids sont souvent logés dans des cavités (trous d’arbres) mais l’espèce utilise aussi des sites artificiels (sous-toits, conduites d’irrigation). La ponte compte généralement 2–3 œufs bleu pâle tachés de brun-roux ; la femelle assure la couvaison tandis que les deux parents participent à l’alimentation des oisillons, principalement avec des chenilles et autres larves. Les durées précises d’incubation et de séjour au nid sont encore mal documentées de façon générale et semblent varier avec la région.
Variations régionales et point sur la taxinomie
Les populations d’Afrique de l’Ouest se distinguent parfois par un dos plus bleu et des rectrices plus longues ; ces différences locales ont été évoquées sous le nom non fixé de amethystinus, mais ce rang de sous-espèce n’est pas universellement reconnu. En pratique, il faut garder à l’esprit une certaine variabilité chromatique selon la latitude et la lumière : en reportage, comparer des séries locales permet d’éviter les erreurs d’identification.
Comment distinguer le choucador pourpré des autres choucadors ?
Parmi les sturnidés métalliques d’Afrique, les confusions sont fréquentes si l’on s’en tient à un seul caractère. Voici les marqueurs qui, combinés, rendent l’identification fiable :
• Dominante violette des parties ventrales et du front : chez L. purpureus le pourpre est étendu (gorge, poitrine, ventre) — ce n’est pas le cas chez beaucoup d’autres Lamprotornis où le ventre peut être plus bleu, blanc ou orangé.
• Contraste dos / croupion : manteau bleu-vert et croupion violacé est un mariage coloré assez typique ici.
• Iris jaune doré très contrastant : utile à distance et souvent visible dans les jumelles.
• Absence de bande pectorale claire ou de larges zones chamoisées : contrairement au choucador superbe (L. superbus) ou au choucador à oreillons bleus, L. purpureus ne présente pas de bande blanche nette ni de plastron orange.
• Comportement en grappe et habitat : grands dortoirs et affinité pour savanes boisées et zones cultivées peuvent orienter l’identification.
• Jeunes grisâtres : les immatures terne permettent d’écarter des espèces déjà irisées chez l’adulte.
Pour différencier par exemple du choucador à longue queue (L. caudatus), regarde en priorité la proportion de la queue (très longue chez caudatus) et l’équilibre des couleurs : caudatus tend vers un lustre plus vert-bleu uniforme avec une queue allongée, alors que purpureus montre un pan de pourpre plus important sur le dessous et le croupion. Face à des Lamprotornis à teintes mixtes, privilégie donc la combinaison « pourpre étendu + dos bleu-vert + iris jaune » plutôt qu’un seul signe isolé.
Conseils d’observation et erreurs fréquentes
La lumière change tout : au zénith, le pourpre peut paraître plus sombre et le choucador se confondre avec d’autres sturnidés ; au lever ou coucher du soleil, ses reflets prennent toute leur intensité. Photographier de face pour capturer les lores noirs et l’œil jaune, puis de profil pour apprécier la frontalité pourpre et la transition dos/croupion, est la meilleure stratégie. Méfie-toi des oiseaux loin et en vol : l’identification à la silhouette seule peut être trompeuse. Enfin, noter le chant et le comportement social aide beaucoup — les rassemblements massifs et les appels rauques orientent vers purpureus.
En résumé — ce qui fait signe sur le terrain
Le choucador pourpré se reconnaît par son pourpre dominant, son dos bleu-vert contrastant, son croupion violacé, ses ailes aux reflets bleu-vert, sa queue majoritairement pourpre, et surtout son iris jaune doré qui jaillit sur le plumage sombre. Sociable, gourmand de fruits et d’insectes, il transforme les arbres en salons bruissants durant la journée et des dortoirs bruyants à la tombée du jour.
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🐦 Tableau taxonomique des choucadors africains (Lamprotornis spp.)
Espèce | Nom scientifique | Nom anglais | Répartition principale | Traits distinctifs | Vos observations |
---|---|---|---|---|---|
Choucador cendré | Lamprotornis unicolor | Ashy Starling | Endémique du centre-nord de la Tanzanie | Plumage gris métallique uniforme, œil très clair, queue droite et courte | — |
Choucador à longue queue | Lamprotornis caudatus | Long-tailed Glossy Starling | Afrique de l’Ouest (Sahel, savanes soudaniennes) | Plumage bleu-vert métallique, queue très longue et étagée, œil clair | ✅ Togo – Palais de Lomé : nombreux choucadors à longue queue dans les jardins <br> ✅ Sénégal – réserve de faune de Bandia, , près du restaurant |
Choucador de Rüppell | Lamprotornis purpuroptera | Rüppell’s Glossy Starling | Afrique de l’Est (Kenya, Ouganda, nord Tanzanie) | Plumage noir-violet métallique, œil très clair, queue modérée, tache blanche crânienne | ✅ Tanzanie – Serengeti NP : individu au sol, œil clair, tache blanche sur le crâne 🔎 Ouganda – Kazinga Channel : deux individus en vol, plumage sombre irisé, identification possible mais non confirmée |
Choucador à longue queue de Meves | Lamprotornis mevesii | Meves’s Glossy Starling | Tanzanie, Zambie, Malawi | Plumage bleu-violet métallique, queue longue et étagée, œil clair | — |
Choucador superbe | Lamprotornis superbus | Superb Starling | Afrique de l’Est (zones semi-arides) | Plumage bleu vif, ventre roux, masque noir, très coloré et vocal | ✅ Tanzanie – Tarangire NP : groupe perché sur arbre clairsemé, plumage éclatant, comportement grégaire |
Choucador à ventre roux | Lamprotornis pulcher | Splendid Starling | Afrique de l’Ouest et centrale | Plumage bleu-violet métallique, ventre roux, tête noire, œil jaune vif | ✅ Sénégal – Podor, île à Morphil : individu au sol, tête grise, lunule blanche nette |
Choucador à oreillons bleus | Lamprotornis chalybaeus | Greater Blue-eared Starling | Afrique subsaharienne, très commun au Sénégal et Cameroun | Plumage bleu-vert métallique, œil jaune, oreillons bleutés, comportement grégaire | ✅ Sénégal – la Broussarde: individu au sol, plumage irisé bleu-vert, œil jaune clair, comportement alerte ✅ Sénégal – Podor, Auberge du Tékrour : groupe de 6 individus nourrissant au sol, plumage irisé, œil orange vif ✅ Sénégal – Niokolo-Koba, mare de Simenti : individu perché, plumage bleu-violet, œil jaune vif, posture alerte |
Choucador à oreillons rouges | Lamprotornis nitens | Cape Starling | Afrique australe | Plumage bleu métallique, oreillons rouges, œil sombre | — |
Choucador à tête violette | Lamprotornis purpureus | Purple Glossy Starling | Afrique de l’Ouest | Tête violette, corps bleu métallique, œil jaune | ✅ Gambie– PN du Fleuve Gambie, Finfoot Lodge : individu perché, plumage violet et bleu, queue sombre, environnement forestier clair ✅ Lomié: choucador perché sur palme, plumage irisé bleu-vert, œil jaune vif, posture alerte |
Choucador à épaulettes | Lamprotornis acuticaudus | Sharp-tailed Starling | Afrique centrale | Plumage bleu métallique, queue pointue, épaules marquées | — |
Choucador de Hildebrandt | Lamprotornis hildebrandti | Hildebrandt’s Starling | Vallée du Rift — Kenya, Tanzanie | Tête gris sombre, ventre roux, lunule blanche, œil jaune vif, queue courte | ✅ Sérengeti NP Tanzanie – Perché seul sur une branche couverte de lichens, l’œil rouge et le plumage métallique brillaient dans la lumière dorée du Serengeti |
📌 Notes complémentaires
- Ton observation au Palais de Lomé et à Bandia/Broussarde au Sénégal correspond parfaitement à Lamprotornis caudatus, espèce emblématique des savanes ouest-africaines, souvent associée aux zones habitées et jardins arborés.
- L’individu observé au Serengeti, avec sa tache blanche crânienne, son œil clair, et sa queue modérée, correspond à Lamprotornis purpuroptera, espèce plus discrète mais bien présente dans les savanes de Tanzanie.
- Ce tableau peut être enrichi par des photos, vignettes immersives, ou une clé d’identification visuelle selon les critères : queue, œil, plumage, comportement.
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