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Chutes d’ Ekom Nkam : au cœur de la nature CAMEROUN +

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En début d’après-midi, nous quittons Dschang pour rejoindre Nkongsamba les chutes d’ Ekom Nkam sous un ciel où quelques brumes s’accrochent aux sommets environnants, comme autant de voiles légers posés sur les collines. La route, récemment refaite, déroule ses lacets entre les plantations de café et de bananiers, offrant par instants de larges ouvertures sur la vallée ourlée de nuées.

Après une heure de route, nous atteignons Nkongsamba, perchée à 760 mètres d’altitude au cœur du massif volcanique de Manengouba.

Les routes sinueuses nous mènent à travers des collines couvertes de plantations de café et de bananiers, tandis que les villages alentours semblent vivre au rythme lent et paisible de la nature. Nous nous arrêtons près d’un marché local, où l’animation est douce mais palpable. Les étals débordent de fruits frais, de cacao et d’épices, et les sourires des vendeurs nous invitent à échanger quelques mots. Ici, on sent l’âme de la région, avec ses odeurs de café torréfié et ses éclats de rires qui résonnent entre les stands. Nkongsamba est d’ailleurs réputée pour son café de haute qualité, et nous ne manquons pas de goûter à cette spécialité locale, riche et aromatique, qui raconte à elle seule une partie de l’histoire de cette terre.

Le lendemain, Au petit matin, nous apercevons un cossyphe  à calotte neigeuse, un  oiseau au plumage remarquable se déplaçant avec assurance parmi les bananiers et les arbustes de notre jardin. Sa tête arbore une calotte d’un blanc immaculé qui tranche sur le masque facial noir et met en valeur son ventre d’un roux profond. Nous avons également surpris un martin-chasseur du Sénégal perché sur un fil électrique à proximité de notre logement, silhouette élancée contre le ciel naissant

Puis nous prenons la direction dues chutes d’ Ekom Nkam, à vingt-cinq kilomètres de là, nous découvrons les chutes d’Ekom Nkam, rendues célèbres par le cinéma. L’eau jaillit d’un plateau basaltique haut de soixante-dix mètres, se fendant en un voile d’écume qui se brise avec fracas sur les rochers en contrebas.

Chutes d’ Ekom Nkam : un voyage au cœur de la nature camerounaise

   Nous avions déjà entendu parler des chutes d’Ekom Nkam, cette merveille nichée dans l’écrin sauvage de la région du Littoral camerounais. Mais aucune description, aucun récit, si éloquent soit-il, ne pouvait réellement préparer nos sens à l’expérience qui nous attendait.

 

Ce matin-là, l’excitation était palpable. Le ciel, d’un bleu profond, semblait promettre une journée d’aventure mémorable. Nous quittâmes Nkongsamba, laissant derrière nous l’agitation de la ville pour nous engager sur la route en direction de Bafoussam. Après une dizaine de kilomètres d’asphalte, la modernité s’estompe : une piste rougeâtre, sinueuse et cabossée, s’ouvre à nous, serpentant entre collines luxuriantes et vallées plantées de bananiers, de caféiers et de cacaoyers. La végétation, dense et vibrante, avale presque le chemin.

Dès le passage de la barrière d’entrée, notre 4×4 gémit sous les assauts des ornières sculptées par les pluies tropicales. Chaque mètre est un défi, nous obligeant à négocier les creux et bosses à vitesse réduite. Mais ces ralentissements nous offrent aussi un privilège rare : celui d’admirer, presque au ralenti, un paysage façonné par la main patiente des cultivateurs, où les bananiers dressent leurs ombelles vertes et où les caféiers, lourds de fruits, murmurent au gré du vent.

Nous repérons, au détour d’une nationale reliant Melong à Nkongsamba, un petit monument peint de bleu et de rose, orné d’une étoile. C’est ici que, suivant un chemin de terre malmené par les saisons, nous bifurquons à gauche. La piste s’effile entre les champs de café et de maïs, effleurant de rares maisons aux murs de terre, parfois protégées par de vieux manguiers noueux. Sur près de quatre kilomètres, la lente progression dans cette vallée suspendue semble étirer le temps. Puis, au bout d’une vingtaine de minutes, un bruissement sourd se mêle au chant discret des oiseaux : l’écho lointain d’une chute d’eau, promesse d’une rencontre imminente.

 

Cent mètres avant la gorge, une petite bâtisse moderne au toit métallique apparaît. Derrière sa grille, un guichetier nous accueille. Trois mille francs CFA par personne, cinq cents de plus pour l’usage d’un appareil photo. Les formalités accomplies, nous continuons à pied, le cœur battant.

La piste s’élargit et s’offre à nous deux choix. Sur la gauche, un chemin grimpe jusqu’au sommet des chutes. Mais la nature, dans son obstination, a renversé branches et troncs d’arbres pour barrer l’approche, et le danger est bien réel : la roche, humide et glissante, défie toute imprudence.

À droite, plus engageant, un sentier plonge dans l’épaisseur de la forêt. Des escaliers rustiques, glissants d’humidité, nous guident à travers une cathédrale végétale. De grands fromagers déploient leurs racines tentaculaires, enserrant le sol dans une étreinte silencieuse. L’air est dense, saturé de l’odeur de terre humide et de feuilles écrasées.

Puis soudain, la forêt s’ouvre — et la vue nous saisit. Devant nous, une gigantesque cascade de plus de 80 mètres de haut s’élance du sommet d’une paroi de basalte poli. L’eau, en s’écrasant dans un bassin profond d’une quarantaine de mètres, soulève un nuage de brume argentée qui danse aux caresses du soleil. Un arc-en-ciel, éphémère et irréel, traverse la scène, comme un trait de lumière posé sur le tumulte.

Nous restons là, immobiles, happés par le fracas hypnotique de l’eau, la puissance brute de la nature qui écrase toute parole. Le visage fouetté par une bruine légère, nous savourons ce spectacle qui convoque tout à la fois l’émerveillement et l’humilité.

À notre droite, un autre sentier, protégé par de frêles rambardes de bois, descend en lacets serrés vers le pied de la chute. La descente est périlleuse : les marches, humides et moussues, glissent sous nos pas. Mais chaque effort est récompensé. Là, au plus près de l’abîme, le rugissement de l’eau emplit tout l’espace, faisant vibrer la terre elle-même. L’envie d’approcher encore, de toucher presque cette force sauvage, nous tenaille, mais la sagesse nous retient : les rochers, dissimulés sous la mousse, sont de perfides traîtres, et le courant, redoutable.

junonia stygia

Au milieu de cette végétation luxuriante, notre attention est captée par une nuée de papillons aux couleurs chatoyantes. Parmi eux, un spécimen attire particulièrement notre regard : un magnifique Junonia stygia, aussi appelé « pensée brune », « pensée foncée » ou « pensée brune d’Aurivillius ». Ses ailes arborent des teintes brunes profondes, ponctuées de motifs plus sombres et de reflets subtils qui captent la lumière filtrée par la canopée. Il virevolte avec grâce, se posant çà et là sur les feuilles humides, offrant un spectacle aussi éphémère que fascinant.

Alors que nous avançons prudemment sur ce sentier glissant notre attention est soudain captée par un mouvement discret à nos pieds. En regardant de plus près, nous croyons d’abord apercevoir une simple feuille morte posée sur le sol. Mais cette feuille a quelque chose d’étrange : elle se redresse légèrement, puis s’envole dans un battement d’ailes vif et élégant. Nous découvrons ainsi le Kallimoides rumia un papillon incroyable, que nous n’avions encore jamais vu.

C’est alors qu’un souvenir cinématographique nous revient : ces chutes majestueuses servirent de décor au film Greystoke, la légende de Tarzan (1984), avec Christophe Lambert. L’imaginer bondissant de liane en liane dans ce théâtre naturel ajoute une aura presque mythologique à notre exploration.

Mais ici, la magie du lieu ne se limite pas à l’imaginaire occidental. Depuis toujours, les populations locales considèrent les chutes d’Ekom Nkam comme sacrées. Elles abriteraient des esprits puissants, auxquels des offrandes sont parfois déposées, au pied même de la cascade, pour obtenir protection et bénédictions. Certains récits évoquent des silhouettes évanescentes aperçues dans la brume, ou des voix indistinctes portées par le vent. L’atmosphère, déjà envoûtante, semble rendre ces histoires étrangement plausibles.

Chaque année, une cérémonie traditionnelle y est organisée : un animal est sacrifié pour conjurer le mauvais sort et apaiser les forces invisibles. Les anciens affirment que, depuis l’accomplissement régulier de ce rituel, les accidents ont diminué aux abords de la cascade.

Après de longs instants suspendus entre contemplation et rêverie, nous décidons de poursuivre notre exploration. Un sentier, discret, s’échappe sur la droite, conduisant à une seconde cascade, plus modeste mais tout aussi splendide, dissimulée sous l’épais couvert forestier.

AGAMA LEBRETONI

Ici, tout invite au recueillement. Loin du tumulte urbain, seuls résonnent le martèlement incessant de l’eau, les bruissements d’ailes furtives et le murmure complice des feuilles.

Alors que nous explorions les environs luxuriants notre regard fut attiré vers le ciel où plusieurs grands rapaces décrivaient de larges cercles au-dessus de la canopée. Leur plumage contrasté, blanc éclatant avec des ailes et une queue noires, ainsi que la peau nue rouge autour de leurs yeux, ne laissaient guère de doute : nous étions en présence de palmistes africains (Gypohierax angolensis).

Lors de notre visite nous avons observé plusieurs individus de Libellule écarlate perchés au sol et parmi la végétation riveraine, profitant des surfaces ensoleillées pour thermoréguler. Leur teinte rouge vif (chez les mâles) contrastait avec le foncé des rochers humides, tandis que les femelles plus discrètes se confondaient dans les herbes sèches bordant les bassins. Ces zones semi-ombragées, associées à des eaux lentes, constituent des habitats favorables à l’espèce.

Pourtant, la nature rappelle sa vigueur : moustiques et fourmis piquantes sont partout dans cette humidité exubérante. Shorts et manches courtes deviennent un appel irrésistible à ces minuscules prédateurs. Mieux vaut être prévoyant pour profiter sereinement de cette parenthèse enchantée.

Lors de notre visite , nous avons eu la chance de croiser quelques agames Lebretoni (Agama lebretoni). Ces lézards, vivants et agiles, étaient parfaitement adaptés à l’environnement rocheux et semi-humide qui caractérise les chutes. Leur présence sur les roches bordant l’esplanade des chutes a immédiatement attiré notre attention, alors qu’ils se déplaçaient avec une rapidité étonnante, se faufilant entre les pierres. Ce spectacle dynamique a illustré à la perfection le comportement vif et furtif typique de cette espèce. A proximité des Schistocerca pallens  ou qui s’en apparente, cette espèce n’étant normalement pas présente en Afrique

Les chutes d’Ekom Nkam ne sont pas seulement une destination touristique. Elles sont un passage, un lien vivant entre l’homme, la nature et le mystère. Une immersion dans l’âme sauvage du Cameroun, à la fois vertigineuse, envoûtante et profondément inoubliable

FAUNE ET FLORE

J 1024 COSSYPHE A CALOTTE BLANCHE NKONGSAMBA REGION DU LITTORAL CAMEROUN

J 1024 MARTIN CHASSEUR DU SENEGAL NKONGSAMBA REGION DU LITTORAL CAMEROUN

J 1024 VAUTOURS PALMISTES – CHUTES DE EKOM NKAM NKONGSAMBA REGION DU LITTORAL CAMEROUN

J 1024 JUNONIA STYGIA – CHUTES DE EKOM NKAM NKONGSAMBA REGION DU LITTORAL CAMEROUN

J 1024 AGAME LEBRETONI – CHUTES DE EKOM NKAM NKONGSAMBA REGION DU LITTORAL CAMEROUN

J 1024 Schistocerca pallens – CHUTES DE EKOM NKAM NKONGSAMBA REGION DU LITTORAL CAMEROUN

J 1024 Crocothémis écarlate Crocothemis erythraea – CHUTES DE EKOM NKAM NKONGSAMBA REGION DU LITTORAL CAMEROUN

VIDEOS sur Nkongsamba et  environs

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La Cuisine à Nkongsamba

Toutes les informations, par région sur la gastronomie camerounaise en suivant ce lien : La Cuisine camerounaise

RESTAURANTS A NKONGSAMBA

Voici quelques restaurants à Nkongsamba, Cameroun, où vous pourrez savourer des plats locaux et internationaux :

  1. Ô Village Bantou : Situé face au cercle municipal, ce restaurant est réputé pour ses grillades au feu de bois et son ambiance conviviale.
  2. Restaurant Ndolé Nkongsamba : Spécialisé dans le ndolé, un plat traditionnel camerounais, c’est un excellent endroit pour découvrir les saveurs locales.
  3. Chez Tanti : Connu pour son sangah, un plat traditionnel à base de plantains, de taro et d’épices.
  4. La Roche Restaurant : Propose une cuisine variée, mêlant plats locaux et internationaux, dans une atmosphère agréable.
  5. Les Pizzerias d’Ysis : Idéal pour les amateurs de pizzas, avec une touche locale.

Nkongsamba offre une scène culinaire riche et diversifiée, parfaite pour explorer les saveurs camerounaises

LES LOGEMENTS à Nkongsamba

  LA CITE DES ANGES

Nous arrivons en début d’après-midi à Nkongsamba et prenons possession de nos deux appartements d’une chambre à la Cité des Anges. L’endroit n’a rien de luxueux :  l’éclairage se limite à une ampoule par pièce. Le confort y est des plus sommaires ; la propreté, disons… perfectible. Nous découvrons qu’il n’y a ni eau chaude ni pression dans les robinets, et que le réseau téléphonique est capricieux, sans parler d’un Wi-Fi aux abonnés absents. Seul point positif, une télévision reliée à Canal+ trône dans le salon, dont les fauteuils légèrement affaissés restent toutefois plus confortables que les lits fermes et grinçants.

Après une rapide installation, nous convenons de ne passer ici qu’une nuit, au lieu des deux prévues initialement. L’appartement fait son office pour une halte : poser nos sacs, recharger nos batteries avant la suite du voyage.

Le programme de demain est déjà en tête : partir tôt pour explorer les chutes d’Ekom Nkam à l’aube, puis revenir déjeuner ici, où nous apprécierons sans doute la simplicité d’un plat local préparé maison, avant de prendre la route vers Limbé. Cette étape courte mais essentielle nous permettra de reprendre la route vers la côte, en gardant en mémoire le contraste saisissant entre les sommets frais de l’Ouest et la chaleur humide du littoral.

LES LIENS VERS LES PHOTOS de Nkongsamba et  environs

J 1023 LA CITE DES ANGES NKONGSAMBA REGION DU LITTORAL CAMEROUN

J 1024 LES CHUTES DE EKOM NKAM NKONGSAMBA REGION DU LITTORAL CAMEROUN

LES LIENS