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20230604 PARC NATIONAL DE MONFRAGÜE EL SALTO DEL GITANO ESTREMADURE ESPAGNE (18)

Lors de notre randonnée dans le Parc naturel de Monfragüe, en Espagne, nous avons eu la chance de croiser le vautour fauve, un oiseau qui impose par sa taille et son allure majestueuse. Alors que nous avancions sur les sentiers, nous l’avons aperçu en plein vol, utilisant les courants d’air chaud pour planer sans effort au-dessus des gorges profondes. Avec son envergure impressionnante, ses ailes larges et sombres contrastant avec son plumage brun clair, il semblait dominer le paysage, surveillant les alentours à la recherche de nourriture. Le parc, avec ses falaises abruptes et sa végétation méditerranéenne, offre un refuge idéal à ces oiseaux, qui s’y rassemblent en colonies. Les falaises résonnaient parfois de leurs cris rauques, ajoutant une note sauvage à cet environnement déjà grandiose.

Quelques mois plus tard, bien loin de l’Espagne, nous avons eu la surprise de revoir cet incroyable rapace au Cap Blanc, en Mauritanie. Cette fois-ci, le décor était différent : les falaises s’élevaient au-dessus de l’océan Atlantique, et les vautours profitaient des courants ascendants pour s’élancer dans le ciel. Nous étions là très tôt, à une heure où la lumière rasante éclairait leurs silhouettes en vol. Le spectacle était saisissant, surtout de voir ce lien entre deux mondes, l’Europe et l’Afrique, à travers cet oiseau migrateur. Ce moment nous a rappelé à quel point ces rapaces jouent un rôle essentiel dans les écosystèmes : charognards infatigables, ils nettoient la nature en se nourrissant de carcasses, empêchant ainsi la propagation de maladies.

Comme les autres vautours du genre Gyps, il possède un long cou et une tête qui, malgré la croyance, ne sont pas dénudés mais dotés d’un fin duvet. Si ces parties étaient emplumées, elles se saliraient trop lors des curées ; à l’inverse, une peau nue rendrait difficile le nettoyage. Ce fin duvet permet d’effriter facilement le sang séché, améliorant ainsi l’hygiène de l’oiseau. Son bec puissant est conçu pour arracher muscles et viscères des carcasses, tandis que sa langue en forme de gouttière guide la nourriture vers l’œsophage. Contrairement à la plupart des Accipitridés, ses pattes ne sont pas préhensiles : elles ne lui servent ni à chasser ni à transporter des proies, mais seulement à se percher ou à marcher. Même pour construire leur nid, les vautours fauves doivent utiliser leur bec pour transporter des branchages.

Pesant en moyenne neuf kilos (entre 6,5 et 11,5 kg), cet impressionnant rapace affiche une envergure de 2,60 mètres (allant de 2,35 à 2,70 m) et une longueur de 95 à 110 cm. Sa longévité est remarquable, atteignant trente ans, avec une variabilité de ± dix ans selon les conditions. D’un aspect général de couleur fauve, son plumage varie entre les individus : certains tirent davantage sur le brun sombre, d’autres sur le doré ou le gris. Les pattes et la cire de son bec sont grises, tandis que la peau de sa face est légèrement bleutée.

Il n’y a pas de dimorphisme sexuel chez le vautour fauve, mais il est possible de distinguer les immatures des adultes. Les jeunes arborent une collerette filandreuse brune, qui devient cotonneuse et blanche avec l’âge. Leur bec noir s’éclaircit progressivement jusqu’à atteindre une teinte blanc ivoire. Les yeux, d’abord intégralement noirs, évoluent vers des nuances de jaune ocre avec des reflets légèrement rouges au début, pour devenir dorés à maturité. Enfin, leur plumage change également avec le temps : les jeunes, souvent bruns et unis, prennent une apparence plus écailleuse et dorée en vieillissant.

Ce qui nous a le plus marqué, c’est leur capacité à évoluer aussi bien dans les gorges escarpées de Monfragüe que dans les falaises exposées aux vents du Cap Blanc. À chaque observation, ces rencontres nous ont laissé une impression d’immensité et de respect pour ces géants des airs, véritables gardiens de la nature.

Nous avons observé une grande population de vautours lors d’une randonnée pédestre  dans le Parc naturel de Monfragüe en Espagne

Nous l’avons également vu très tôt en saison, en vol à proximité des falaises du Cap Blanc en Mauritanie,

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